Dans une étude publiée en avril dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire », les auteurs ont conclu que chaque année entre 2010 et 2014, 80 000 en moyenne, et jusqu'à 95 000 patients sont pris en charge pour troubles bipolaires (soit une prévalence de 0,15 %).
Ils sont trois à quatre fois plus pour les troubles dépressifs qui affectent entre 320 000 et 350 000 personnes. La prévalence de ces troubles mesurée dans le Recueil d'information médicalisée en psychiatrie (RIM-P) est de 0,55 %, soit bien moins que les 5 à 8 % retrouvés dans les enquêtes déclaratives. Cette différence s’expliquerait par un recours au psychiatre limité à 8 à 15 % des cas déclarés de troubles dépressifs, leur suivi se faisant le plus souvent en libéral, par le généraliste. Si les taux annuels de prise en charge pour les TD sont stables, ceux des troubles bipolaires augmentent de 2,6 % par an chez les hommes et de 3,4 % chez les femmes, probablement en raison d’un diagnostic posé dans les formes cliniques peu spécifiques (cas subsyndromiques) ou à la place du diagnostic de psychose. Pour les deux types de troubles, les femmes sont surreprésentées, à hauteur de 1,7 fois plus pour les TD et 1,6 fois plus, pour les TB. Pour ces troubles de l'humeur qui se manifestent surtout à partir de 15 ans, augmentent avec l'âge et culminent entre 50 et 54 ans, avant de redescendre, le suivi ambulatoire exclusif domine (il représente 55,7 % des prises en charge pour TB, et 64,8 % pour TD), devant l'hospitalisation exclusive (19,6 % pour les TB, 18 % pour les TD) et la combinaison des deux (24,7 % pour TB, 17,2 % pour TD).
Éviter la surprescription d’antidépresseurs
Début novembre, la HAS a actualisé les recommandations publiées en 2002 sur la prise en charge de la dépression. Adressées aux professionnels de santé de premier recours, elles décrivent les symptômes, les possibles diagnostics différentiels, les éléments à rechercher lors de l’entretien clinique ainsi que les outils d’aide au diagnostic. Ainsi, en cas de dépression d’intensité légère, les antidépresseurs ne sont pas au programme, rappelle la HAS, et c’est la psychothérapie de soutien qui doit être privilégiée. Un avis psychiatrique, avec ou sans psychothérapie, peut être demandé, selon le choix du patient ou du médecin. En cas d’intensité modérée, un traitement antidépresseur peut être associé à une psychothérapie de soutien et, si l’intensité est sévère, un traitement antidépresseur doit être initié et un avis psychiatrique est nécessaire. La surprescription d’antidépresseurs (hors intensité sévère) est particulièrement visée puisqu’il a été montré que les médecins prescrivent rarement une psychothérapie seule, même dans les cas d’intensité légère. Deux tiers d’entre eux proposent ainsi des antidépresseurs, associés par près de la moitié des prescripteurs, à une psychothérapie. Les recommandations de la HAS mettent en avance deux populations de patients : le sujet âgé et la femme enceinte ou allaitante. Pour le premier, il est préconisé qu’une « relation de soutien soit proposée, si besoin, à leurs aidants » et rappelé que « la réponse aux antidépresseurs est plus lente que chez les sujets plus jeunes » et que les effets indésirables médicamenteux doivent être surveillés. Concernant la femme enceinte, si les stratégies thérapeutiques sont identiques par rapport au reste de la population, la HAS rappelle qu’ « un traitement non médicamenteux doit être privilégié ».
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