« ET VOUS, ÊTES-VOUS prêts à intervenir lors de crises sanitaires graves ? » À travers la presse professionnelle, la radio, la télévision et internet, l’EPRUS interpelle tous les professionnels de santé. « Nos besoins sont diversifiés, on veut toutes les spécialités, médecins, pharmaciens, infirmiers, aides soignants, sages-femmes, en activité, retraités depuis moins de cinq ans ou à la fin de leurs études », détaille le directeur général, Thierry Coudert. Deux millions de personnes seraient susceptibles de venir gonfler les rangs de la réserve, qui compte aujourd’hui 3 300 volontaires, dont 40 % de retraités, et les 3/4 en salariat. L’EPRUS espère en recenser 10 000 d’ici la fin de l’année. « Plus nous avons de candidats, plus nous pouvons répondre vite à l’urgence », explique M. Coudert. « Nous ne devons pas déstabiliser l’offre de soins actuelle, donc nous évitons de solliciter toujours les mêmes personnes, et nous ne pouvons pas les mobiliser plus de 45 jours », ajoute le Dr Bruno Lartigue, chef du pôle sanitaire. Cet hiver, afin d’honorer les 36 postes de médecins créés pour épauler les maraudes dans le cadre du plan Grand froid, 300 retraités ont dû être appelés.
Mission au Congo.
Après 5 années d’existence, le temps des balbutiements est révolu. L’EPRUS a vocation à intervenir en France en cas de crise sanitaire et pour renforcer des dispositifs inédits (comme lors du G20 en 2011 à Cannes), ainsi qu’à l’étranger (attentats en Inde, manifestations en Thaïlande, révolutions du printemps Arabe). En octobre, 18 réservistes, dont des cadres hospitaliers, se sont rendus en Libye aider à la restructuration du Benghazi medical center. Ce lundi, 19 professionnels de santé (9 médecins, dont 3 chirurgiens, 7 infirmiers, un pharmacien, et 2 aides-soignantes), se sont envolés avec 2,5 tonnes de matériel de premier secours* vers Brazzaville au Congo, où une série d’explosions, dans un dépôt de munitions au camp militaire de M’pila, a tué 200 personnes et blessé 1 500 autres. L’EPRUS couvre juridiquement les professionnels engagés sur la base du volontariat, complète le manque à gagner des libéraux et reverse l’équivalent du salaire d’un hospitalier à la structure qui le détache.
Être au service de l’État.
Le Dr François Bandaly, médecin réanimateur, chef de service des urgences-SMUR du centre hospitalier de Vierzon, est réserviste depuis trois ans. Sa motivation ? « Pratiquer mon métier dans un but humanitaire, comme une ONG, mais en plus, être au service de l’État ». Le Dr Bandaly est ainsi parti en Martinique pour appuyer, depuis la base arrière, l’équipe réserviste envoyée à Haïti, après le séisme de janvier 2010, et soutenir les hôpitaux martiniquais. Il a également participé au rapatriement des Franco-Japonais depuis le Japon, après la catastrophe nucléaire de Fukushima et a assuré la permanence des soins et un poste de réanimation au sein du G20 à Cannes. Des opérations réalisées en toute sécurité : « Nous ne sommes pas projetés en première ligne car nous ne sommes pas militaires ». Et ce ne sont certainement pas les quelques coups de téléphone nécessaires pour réorganiser son service en son absence (il a été prévenu à 17 heures pour un depart pour le Japon à 23 heures) qui l’empêcheront de repartir en mission, mettre son art médical au service de la France.
*L’EPRUS est aussi la plus grande pharmacie de France.
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