DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
SI NICOLAS SARKOZY intervient à tout va sur le sujet, la parole de François Fillon, à l’inverse, est rare s’agissant de la politique de santé. L’inauguration de l’hôpital de Vesoul, deux fois reportée ces dernières semaines, a donné au Premier ministre l’occasion, lundi, de s’adresser directement à la communauté hospitalière. Pourquoi Vesoul ? « Sans doute parce que notre hôpital est un exemple de fusion réussi », se risque à analyser un psychiatre présent dans le comité d’accueil. Le Premier ministre confirme. L’hôpital de Vesoul incarne à ses yeux « l’hôpital de demain ». Un établissement qui a su « devancer » la réforme Bachelot, après une nécessaire, mais douloureuse, restructuration. Les habitants de Lure et Luxeuil ont battu le pavé plus d’une fois ces dernières années pour réclamer le maintien d’une offre de proximité, et notamment d’un SMUR, sur chacun des trois hôpitaux (Lure, Luxeuil et Vesoul) désormais fusionnés en un seul et unique établissement. Aujourd’hui, l’heure est plutôt à la satisfaction. « On est content du résultat, commente un réanimateur. Malgré les contraintes géographiques et organisationnelles, cela marche. Des spécialistes de Vesoul font des consultations avancées sur les sites de Lure et Luxeuil. Les habitants de Lure et Luxeuil sont acheminés à Vesoul par navette pour les examens lourds (Scanner, IRM). » Cerise sur le gâteau, l’hôpital de Vesoul est à l’équilibre financier.
Transcender les oppositions locales n’a pas été chose aisée. François Fillon en sait quelque chose, qui se remémore la restructuration de l’hôpital de Sablé-sur-Sarthe – son fief – et la présente comme « l’un des dossiers les plus difficiles jamais traités ». « On affronte d’un coup l’incompréhension de tout le monde, médecins hospitaliers, médecins libéraux, la population », a-t-il dit. Mais une fois la réforme faite, « plus personne ne voudrait revenir en arrière ».
Au niveau du triangle Vesoul-Lure-Luxeuil, une des deux maternités a fermé ses portes. La chirurgie a été rapatriée à Vesoul. Cent millions d’euros ont été empruntés, tandis que cent postes ont été supprimés – sur ces économies, on a reconstruit ici, rénové là. Sur le parking de l’hôpital de Vesoul, une banderole FO et CDFT dénonce : « Des murs, oui, mais du personnel aussi ». En gastro, où Jean-René Bador (CFDT) est infirmier, le nombre de lits est passé de 20 à 26 cet automne, après le déménagement et l’installation dans les nouveaux locaux. Une opération à effectif soignant constant. « Pour chacun de nous, ça veut dire six minutes en moins par malade chaque jour », regrette l’infirmier.
Dans son discours, François Fillon a insisté sur les efforts nécessaires au maintien du modèle social français. Hôpital, collectivités locales, universités, armée, administration : même combat. « On ne peut avoir la meilleure santé du monde, l’école et l’université gratuite, des retraites pour tous, des allocations pour ceux qui sont dans le besoin, sans réformer et sans se retrousser ensemble les manches », a déclaré le Premier ministre.
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