« Même si le virus circule légèrement moins en France que chez la plupart de nos pays voisins, la situation est loin d’être revenue à la normale, a indiqué Jean Castex lors de la conférence de presse du 7 janvier sur les mesures de lutte contre le Covid-19. Nous sommes aujourd’hui un peu au-dessus des 15 000 cas quotidiens ».
Alors que l'arrivée des vaccins est porteuse d'espoir pour sortir de la crise sanitaire - « à l’échéance de cet été » selon le Premier ministre -, « la vaccination est devenue la priorité numéro 1 de l’action du gouvernement », affirme-t-il. L'objectif affiché est de vacciner un million de Français d'ici à la fin du mois de janvier.
Différer la deuxième dose jusqu'à six semaines
L'ouverture de la vaccination aux personnes en situation de handicap hébergées en maisons d’accueil spécialisées et en foyers d’accueil médicalisés ainsi qu'aux personnels de ces établissements âgés de 50 ans et plus ou présentant des comorbidités a été annoncée.
De plus, la phase 2 de la stratégie, initialement prévue en février, a été avancée. Ainsi, depuis ce lundi 4 janvier, les professionnels de santé et les aides à domicile de plus de 50 ans peuvent se faire vacciner. Et à compter du 18 janvier, ce sont les personnes de 75 ans et plus qui pourront à leur tour se faire vacciner dans les centres prévus à cet effet. Dès le 14 janvier, un numéro de téléphone permettra aux volontaires de prendre rendez-vous, et une carte interactive des centres sera disponible sur le site sante.fr.
Par ailleurs, le ministre de la Santé a indiqué, conformément à l'avis de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qu'il était « possible, sans risque et sans perte d'efficacité de différer la deuxième injection du vaccin Pfizer jusqu'à six semaines au lieu de trois ». Et ce en vue d'élargir l'accès à la vaccination à un maximum de personnes sans attendre. En aucun cas, en revanche, il n'est envisagé de se passer de cette deuxième dose.
Des effets indésirables rares
Olivier Véran a également rappelé l'innocuité des vaccins : « les effets indésirables sont extrêmement rares, de l'ordre d’un patient sur 100 000 vaccinés. Ils sont essentiellement de nature allergique ». Dans un point de surveillance paru ce vendredi 8 janvier, l'ANSM n'a enregistré aucun effet indésirable grave en France au cours de la deuxième semaine de vaccination. Un cas de diminution temporaire des lymphocytes, considéré non grave, a été rapporté. L'ANSM va étendre ce travail de pharmacovigilance au vaccin développé par Moderna. Celui-ci vient d'être intégré à la stratégie vaccinale de la Haute Autorité de santé (HAS), après autorisation de la Commission européenne.
Au sujet des deux variants du SARS-CoV-2 britannique et sud-africain, le ministre a affirmé : « nous prenons la menace de ces variants très au sérieux et nous prendrons toutes les mesures qui s'imposeront si ces variants devaient diffuser sur le territoire national ».
Le variant anglais, VOC 202012/01, a été identifié à l'automne au Royaume-Uni et s'est rapidement propagé dans le pays jusqu'à devenir le variant majoritaire. Aujourd'hui, il est présent dans plusieurs pays dont la France où 19 cas ont été recensés et deux clusters identifiés en Bretagne et en Île-de-France. « Nous nous attendons clairement à en identifier davantage », avance le ministre, ajoutant vouloir éviter à tout prix la diffusion de ce variant.
Un variant 40 à 70 % plus contagieux
« Ce variant est considéré comme plus contagieux, de l'ordre de 40 jusqu'à 70 %, que le variant que nous connaissons en France », a-t-il rapporté. Du fait de cette forte contagiosité, le variant britannique a entraîné une aggravation de l'épidémie, conduisant le Royaume-Uni à un nouveau confinement. Selon les données préliminaires, « il serait également plus contagieux chez les enfants, mais pas plus graves », note le ministre.
Quand au variant sud-africain 501.V2, il est aujourd'hui moins bien documenté, mais fait l'objet de recherche à l'international. Jusque-là, trois cas ont été identifiés en France.
Les laboratoires, les centres de recherche et Santé publique France sont mobilisés pour traquer le variant. Les tests RT-PCR positifs « douteux » (c'est-à-dire de personnes ayant séjourné au Royaume-Uni ou en Afrique du sud par exemple) seront analysés par séquençage génétique afin d'identifier le variant.
« Toute personne provenant de Grande-Bretagne et d'Afrique du sud doit présenter le résultat d'un test négatif datant de moins de 72 heures avant le départ s'ils souhaitent venir en France », a rappelé Olivier Véran.
En vue d'optimiser les mesures d'isolement, le Premier ministre a également annoncé qu'à compter du 10 janvier, il sera possible de s'inscrire sur le site de l'Assurance-maladie pour obtenir un arrêt de travail immédiat, indemnisé et sans jour de carence dès lors que l'on présente des symptômes ou que l'on est cas contact.
Par ailleurs, aucun assouplissement n'est prévu à l'heure actuelle concernant les établissements fermés tels que les restaurants, et le couvre-feu dès 18 heures est envisagé pour dix départements supplémentaires.
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