La santé des médecins

Vous nous avez tout dit, ils commentent vos réponses

Publié le 26/02/2014
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Crédit photo : PHANIE

Raz-de-marée sur lequotidiendumedecin.fr. Vous avez été plus de 1600 à répondre à nos sept questions « Santé des médecins ». Nous vous remercions de votre participation, preuve s’il en fallait de l’intérêt que la profession porte au sujet et, sans doute, du degré de préoccupation qui est le vôtre.

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Avec notre enquête, un profil-type se dessine : celui d’un médecin qui ne s’arrête pas volontiers quand il est malade, ni ne consulte facilement un confrère ; un médecin en mal de prévention pour lui-même... comme de compréhension de la part de ses patients. Et qui souhaiterait de l’aide, d’où qu’elle vienne.

Pour commenter ce portrait, nous avons fait appel à quatre experts de l’Ordre, l’UFML, l’AAPML et de la santé au travail des médecins.

Il existe dans chaque conseil départemental une commission d’entraide en relation directe avec la commission nationale susceptible de déclencher plusieurs procédures et en particulier en cas de difficultés matérielles. C’est l’une des missions cardinales de l'Ordre.
Très récemment l’Ordre a rappelé que les médecins se devaient assistance dans l’adversité (article 56 du CDM, R4127-56 du CSP) et a adopté un rapport (paragraphe 3 « entraide » commentaires de l’article 56 du Code de Déontologie Médicale sur le site du CNOM) permettant à un médecin d’informer le Président d’un conseil des difficultés rencontrées par un confrère qui resterait sans recours (à condition qu’il ne soit pas le médecin traitant du confrère malade).
Dr Jean-Marie Faroudja
Président de la Section Éthique, Ordre National des Médecins
Les médecins libéraux souhaitent à 63 % la mise en place d’un service de médecine au travail. Ils imaginent vraisemblablement qu’ils bénéficieront d’un service de même type que celui de l’ensemble des travailleurs : un médecin pour 1 500 salariés.
Et si 53 % des médecins salariés ne trouvent pas leur compte avec leur service de santé au travail, c’est parce que dans les établissements de soins, les médecins ne sont pas en nombre pour assurer toutes leurs missions.
Dr Madeleine Estryn-Behar
MD, PhD, ancien médecin de santé au travail à l’AP-HP, coordinatrice de l’enquête « Santé Et Satisfaction des Médecins Au Travail » (SESMAT)
Ce sondage met en lumière la sensation d’isolement des médecins face à leurs maux. Isolement morbide dont ils sont co-acteurs au même titre que les différences instances administratives, ordinales et tutélaires.
Ce sentiment d’isolement face à la souffrance est renforcé par la réticence des médecins à extérioriser leurs maux dans une réticence personnelle psychologique, un manque de confiance des confrères médecins du travail (lorsqu’ils existent) et un flou dans le repérage des organismes potentiellement aidant.
UFML
Organisateur le 18 février du « jour noir » de la médecine libérale pour sensibiliser sur les risques de burn out et de suicide chez les médecins
1 683 réponses, c’est déjà une bonne nouvelle. Autre relative « bonne » nouvelle : 42 % des médecins n’ont pas de réticence à consulter un confrère en cas de maladie. Les autres (57 %) confirment leur culture de super-héros : jamais malade et si ça devait arriver, on se débrouille tout seul ou dans un couloir avec un copain.
D’ailleurs, 16 % des médecins n’attendent d’aide de personne même si certains organismes commencent à se mobiliser en mettant en place des consultations de prévention bienvenues pour 63 % des médecins libéraux.
Pr Éric Gallam
PUPH en Médecine Générale, Université Paris 7, co-créateur en 2005 de l’Association AAPML (Association d’Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux)
Karine Piganeau Propos recueillis par le Dr I. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9304
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