La multiplication des vaccinations pourrait-elle dissuader des patients de se faire vacciner ?
Pr S. G. : Je n’ai pas la réponse. C’est un risque important, qu’il faudra évaluer. Côté patients, dans un contexte sanitaire mondial d’augmentation des risques, il y a deux possibilités. Soit la multiplication des vaccins entrera facilement dans les mœurs du fait d’une volonté de mieux se protéger contre les maladies infectieuses. Soit l’accroissement du nombre de vaccins provoquera une certaine lassitude, favorisant l’idée selon laquelle il faudrait retourner à une immunité naturelle.
Sur le terrain, jusqu’où l’expansion du calendrier vaccinal est-elle acceptable par les professionnels ?
Pr S. G. : Côté vaccinateurs, le calendrier vaccinal 2022 peut déjà heurter. Car, du fait de l’ajout de la vaccination contre le méningocoque B, chez les nourrissons, trois vaccinations sont désormais prévues à l’âge de 12 mois (ROR, 3e injection de méningocoque B et 2e injection de méningocoque C). Or, en France, sauf situations sociales particulières, on ne réalise jamais trois injections dans la même séance. Et ce, du fait de difficultés pratiques ; il n’est pas aisé de vacciner un nourrisson qui pleure, et les distances à respecter entre les points d’injection compliquent le choix du site d’administration.
Comment lutter contre l’hésitation vaccinale dans un contexte d’alourdissement du calendrier ?
Pr S. G. : D’abord, le carnet de vaccination devrait être intégré au dossier médical. Et les patients devraient pouvoir bénéficier d’applications dédiées et adaptées, avec des systèmes de reminders. En outre, puisqu’il est prouvé que plus les médecins adhèrent à la vaccination, plus leurs patients sont vaccinés, chaque ajout inscrit au calendrier vaccinal devrait être bien argumenté.
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« Côté vaccinateurs, le calendrier vaccinal 2022 peut déjà heurter »
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