L’abandon définitif de l’encombrant tube cathodique au profit de l’écran plat a changé radicalement le statut du téléviseur. Le voilà qui peut s’accroche au mur et fait défiler des images de toutes sortes en grand format. Certes, sa fonction principale reste de donner à voir des programmes de télévision acheminés par une antenne hertzienne - terrestre ou satellitaire - ou par un réseau filaire - câble ou ADSL -. Mais cet écran, au format systématiquement 16/9 et dont la dalle dépasse très couramment le mètre dans sa diagonale, est idéal pour montrer des images enregistrées, stockées sur un support physique comme le DVD ou le Blu-Ray, ou sur un disque dur.
Le centre d’un dispositif de communication
Très récemment, le téléviseur est devenu, en plus de tout ce qui précède, un terminal connecté sur Internet : il dispose d’un « noyau » informatique c’est à dire d’un processeur semblable à celui d’un smartphone et d’un système d’exploitation qui permet, potentiellement, la navigation sur internet, mais surtout autorise la connexion vers des serveurs, proches ou distants, qui peuvent « pousser » des contenus de tous types. Bref, l’écran du téléviseur est devenu le centre d’un dispositif de communication dont les usages sont aussi divers que variés. Et quand nous écrivons communication, ce n’est pas à sens unique puisque de nombreux modèles incorporent désormais une webcam et une application de type Skype qui permet les échanges vocaux avec des interlocuteurs distants, mais aussi vidéo ce qui ouvre bien évidemment de multiples perspectives.
La multiplication des usages
« Jeter un œil » sur un programme d’information pour faire une « pose » dans la suite des rendez-vous qui font la journée du médecin au cabinet, ce n’est pas totalement incongru mais cela justifie-t-il l’achat d’un téléviseur ? Si c’est la fonction première recherchée, l’un des nombreux modèles de moniteurs informatiques incorporant un tuner fera parfaitement l’affaire.
Mais si la salle d’attente est suffisamment spacieuse ou est composée de plusieurs pièces, il est possible d’envisager un usage collectif du téléviseur. Il faudra simplement gérer subtilement la diffusion du son pour ne pas gêner les autres patients. On conviendra cependant que la télévision ne peut à elle seule justifier la présence d’un écran dans un espace accueillant du public généralement silencieux. En revanche, l’écran peut devenir facilement et sans aucune modification, un tableau d’affichage dynamique pour dispenser des informations pratiques (jours de consultations ou conditions météorologiques), des conseils de santé, des alertes épidémiologiques ou allergiques, etc. Ces contenus peuvent être fournis par des prestataires extérieurs (comme dans les pharmacies) mais ils incorporent généralement des annonces publicitaires. Ils peuvent aussi être conçus par le médecin lui même ou un collectif de praticiens. Ces pages et animations sont diffusés en ligne par un serveur distant, par un disque dur local ou une clé USB embarquant une « play list » de fichiers et une programmation d’affichage.
L’outil multimédia du médecin.
C’est finalement au médecin lui même, dans son cabinet, qu’un grand écran plat peut-être le plus utile. Comme il n’est pas question d’encombrer la surface du bureau qui porte déjà le moniteur de l’ordinateur et doit être totalement dégagé pour faciliter la discussion en vis-à-vis avec le patient, il faut trouver une solution pratique. Il existe heureusement des dispositifs d’accrochage qui combinent support mural et bras articulé : replié, il maintient la dalle adossée au mur ; déployé, le compas détache l’écran de la cloison en offrant un débattement de 180°. Cet équipement permet le positionnement d’un écran de belle taille (40 pouces et plus) face à divers auditoires : le médecin seul, avec son patient ou au sein d’un petit groupe de confrères pour suivre un séminaire en ligne ou une présentation Powerpoint.
Quels autres usages peut donc avoir ce grand écran ? Les possibilités, nombreuses, sont induites par la variété des connecteurs que l’on trouve désormais au dos de ces appareils : outre l’entrée RF 75 ohms dédiée aux signaux de télévision et la connectique réservée au son (analogique et numérique) et à la vidéo analogique, on trouve généralement une entrée vidéo pour ordinateur (VGA ou DVI), des prises HDMI (pour raccorder une box, un lecteur de DVD/Blu-Ray, un ampli AV, etc.), des ports USB (pour brancher une clé à mémoire flash ou un petit disque dur) et une connexion réseau Ethernet (prise RJ45, mais aussi module Wifi). Initialement conçue pour faire de la « télévision connectée » (norme HbbTV ou TNT 2.0) qui enrichit les programmes par des bulles d’information cliquables et interactives, cette dernière occurrence est sûrement la plus prometteuse. Elle permet aujourd’hui de « pousser » des applications dans l’écran comme les portails de type Smart TV. Elle autorisera très bientôt le téléchargement d’applications comme cela se fait sur un smartphone ou une tablette. Par le biais du réseau Internet, il sera donc possible d’utiliser l’écran et sa webcam pour établir des communications visiophoniques avec des confrères spécialistes, avec l’hôpital ou même avec un patient à domicile doté d’un téléviseur similaire ou d’un équipement domotique de monitoring médical. Tous les scénarios de formation à distance, y compris en groupe et avec interaction, sont également envisageable.
La présence de connecteurs HDMI en nombre favorise aussi le raccordement de boîtiers connectés type Google TV ou TizzBird. Le premier est lancé par Sony et propose l’accès aux applications développées par le géant américain du Net et ses partenaires, en particulier, plusieurs « chaînes » exclusives développées avec des partenaires français et disponibles sur YouTube. Le second est un petit terminal Android (une gamme de quatre produits en réalité) plein de ressources (accès à Internet, aux applications Google Play, à des offres de VOS, etc.).
Des images en très haute résolution
Autre avantage d’une grande surface d’affichage connectée, alliée à une haute résolution : la possibilité de visualiser l’imagerie médicale dans le dossier numérique des patients. La disparition prochaine des films et la généralisation des clichés numériques disponibles sur des serveurs en mode « cloud » devrait faciliter l’accès direct – mais contrôlé - à cette source d’information essentielle. Des opérateurs comme Orange Business Services (programme Région sans film en Ile-de-France) ou des spécialistes de l’imagerie comme Brainlab (plateforme Quentry) proposent déjà ce type de service. Très opportunément, la définition des écrans est en train d’évoluer au delà de la résolution HD (1920 x 1080), puisque l’on parle déjà de 2k, de Quad HD et de 4 k, c’est à dire de plus de 8 millions de pixels. Cette tendance, poussée par la nécessité d’afficher des images en relief sur le téléviseur, convient parfaitement à une 2D de haute qualité et s’imposera dans de nombreuses gammes d’écrans. L’investissement se justifie d’autant qu’il n’est pas non plus indispensable que le généraliste s’équipe systématiquement d’un moniteur spécial préréglé Dicom car il peut s’assurer du bon réglage colorimétrique de son écran plat (indispensable en dermatologie pour analyser des clichés d’affections cutanées) en utilisant une sonde de calibrage comme la Spyder4 de Datacolor (moins de 200 €).
Le terme de téléviseur est devenu trop restrictif puisque l’écran connecté devient à la fois une surface d’affichage haute résolution, un moyen d’accéder à l’écosystème multimédia du monde médical et pourquoi pas un outil d’information et de mise en relation complémentaire vers le patient.
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