La lutte contre le tabagisme reste une priorité
Si de plus en plus d’arguments suggèrent que des interventions précoces, dès l’enfance, pourraient permettre de prévenir la survenue d’une BPCO chez des sujets à risque (lire ci-dessus), l’arrêt du tabac reste pour le moment le meilleur moyen de modifier l’histoire naturelle de la maladie une fois celle-ci installée.
Chez les patients BPCO, le sevrage réduit l’incidence des infections et des exacerbations et diminue la mortalité en modifiant l’histoire naturelle de la maladie. Après l’arrêt, le VEMS s’améliore de façon partielle et précoce, et on constate une meilleure réponse aux bronchodilatateurs et aux corticoïdes inhalés. Indépendamment du VEMS, on observe aussi une diminution de l’hyperréactivité bronchique. Les micronodules présents sur les scanners des BPCO fumeurs disparaissent un an après l’arrêt du tabac. Demeurent néanmoins les lésions d’emphysème.
Des fumeurs pas comme les autres
Les sujets BPCO ont un profil de tabagie diffèrent. Ils ont plus de dépendance nicotinique, de dyspnée laryngée et de Co dans l’air expiré. Ils inspirent plus profondément, d’où un volume de fumée inhalé plus grand qui peut expliquer partiellement pourquoi ils développent une BPCO. Leur motivation à l’arrêt du tabac est moindre, et ces patients ont souvent une faible estime de soi, avec une grande fréquence de la dépression comparée aux fumeurs non BPCO. Cette dernière renforce les difficultés à se sevrer.
Autre écueil : la prise de poids – de 4 à 5 kg après tout sevrage tabagique –, qui aggrave les symptômes de la BPCO et peut contribuer à la récidive du tabagisme.
Paradoxalement, seuls cinq essais randomisés contrôlés ont été menés chez des patients BPCO fumeurs. La combinaison “pharmacothérapie” et “motivation individuelle” sur une longue durée semble le meilleur cocktail. Concernant les outils à disposition, les substituts nicotiniques, dont les effets secondaires vasculaires potentiels sont parfois pointés du doigt par les cardiologues, se sont montrés aussi bien tolérés dans cette population que chez des fumeurs non BPCO après quatre semaines. Mais au-delà, un doute subsiste. Comparativement aux aides pharmacologiques, ils obtiennent les moins bons résultats. À 12 mois, le taux de sevrage est de 17 % avec les substituts vs 10 % avec le placebo, 20,9 % avec le bupropion et 18,5 % avec la varénicline. Comme l’a rappelé le Dr Mirna Waked (Beyrouth, Liban), on sait depuis 2016 que la varénicline est sans danger chez les patients ayant des antécédents psychiatriques (dépression). « Il serait intéressant de prolonger le traitement au-delà de trois mois quand un résultat positif a été obtenu pour consolider le sevrage », suggère-t-elle.
Par ailleurs, faut-il conseiller la e-cigarette ? Sur ce sujet, les prises de position officielles et l’expérience clinique divergent. On sait peu de choses sur les effets pronostiques subjectifs et objectifs de la cigarette électronique. « L’e-cigarette pourrait être un indicateur de la motivation à l’arrêt du tabac. Et dans cette population si difficile à sevrer, elle mérite d’être tentée, on ne peut pas d’emblée l’écarter », a répondu la pneumologue à la question posée dans la salle.
Si de plus en plus d’arguments suggèrent que des interventions précoces, dès l’enfance, pourraient permettre de prévenir la survenue d’une BPCO chez des sujets à risque (lire ci-dessus), l’arrêt du tabac reste pour le moment le meilleur moyen de modifier l’histoire naturelle de la maladie une fois celle-ci installée.
Chez les patients BPCO, le sevrage réduit l’incidence des infections et des exacerbations et diminue la mortalité en modifiant l’histoire naturelle de la maladie. Après l’arrêt, le VEMS s’améliore de façon partielle et précoce, et on constate une meilleure réponse aux bronchodilatateurs et aux corticoïdes inhalés. Indépendamment du VEMS, on observe aussi une diminution de l’hyperréactivité bronchique. Les micronodules présents sur les scanners des BPCO fumeurs disparaissent un an après l’arrêt du tabac. Demeurent néanmoins les lésions d’emphysème.
Des fumeurs pas comme les autres
Les sujets BPCO ont un profil de tabagie diffèrent. Ils ont plus de dépendance nicotinique, de dyspnée laryngée et de Co dans l’air expiré. Ils inspirent plus profondément, d’où un volume de fumée inhalé plus grand qui peut expliquer partiellement pourquoi ils développent une BPCO. Leur motivation à l’arrêt du tabac est moindre, et ces patients ont souvent une faible estime de soi, avec une grande fréquence de la dépression comparée aux fumeurs non BPCO. Cette dernière renforce les difficultés à se sevrer.
Autre écueil : la prise de poids – de 4 à 5 kg après tout sevrage tabagique –, qui aggrave les symptômes de la BPCO et peut contribuer à la récidive du tabagisme.
Paradoxalement, seuls cinq essais randomisés contrôlés ont été menés chez des patients BPCO fumeurs. La combinaison “pharmacothérapie” et “motivation individuelle” sur une longue durée semble le meilleur cocktail. Concernant les outils à disposition, les substituts nicotiniques, dont les effets secondaires vasculaires potentiels sont parfois pointés du doigt par les cardiologues, se sont montrés aussi bien tolérés dans cette population que chez des fumeurs non BPCO après quatre semaines. Mais au-delà, un doute subsiste. Comparativement aux aides pharmacologiques, ils obtiennent les moins bons résultats. À 12 mois, le taux de sevrage est de 17 % avec les substituts vs 10 % avec le placebo, 20,9 % avec le bupropion et 18,5 % avec la varénicline. Comme l’a rappelé le Dr Mirna Waked (Beyrouth, Liban), on sait depuis 2016 que la varénicline est sans danger chez les patients ayant des antécédents psychiatriques (dépression). « Il serait intéressant de prolonger le traitement au-delà de trois mois quand un résultat positif a été obtenu pour consolider le sevrage », suggère-t-elle.
Par ailleurs, faut-il conseiller la e-cigarette ? Sur ce sujet, les prises de position officielles et l’expérience clinique divergent. On sait peu de choses sur les effets pronostiques subjectifs et objectifs de la cigarette électronique. « L’e-cigarette pourrait être un indicateur de la motivation à l’arrêt du tabac. Et dans cette population si difficile à sevrer, elle mérite d’être tentée, on ne peut pas d’emblée l’écarter », a répondu la pneumologue à la question posée dans la salle.
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