Nouvelles technologies, nouveaux pansements

Par
Publié le 26/02/2018
Article réservé aux abonnés

Depuis la publication de l’étude Explorer dans le Lancet Diabetes & Endocrinology, le pansement TLC-NOSF (Urgostart Interface) suscite un certain engouement. Derrière ce terme obscur se cache une matrice souple issue de la technologie lipidocolloïde (TLC) dont la particularité est d’être imprégnée de nano-oligosaccharide factor (NOSF). Ce dernier inhibe les métalloprotéases matricielles (MMP), présentes en grande quantité au niveau de certaines plaies chroniques, qui altèrent la microcirculation locale et retardent le processus de cicatrisation. L’étude multicentrique Explorer a été menée pour des ulcères du pied diabétique (UPD) non infectés d’origine neuro-ischémiques devant lesquels on reste encore assez dépourvus. Chez les 240 patients inclus, le pansement TLC-NOSF a été comparé à un pansement TLC neutre (Urgotul) dans le cadre d’un protocole de soins standard. Après vingt semaines de traitement, le taux de cicatrisation complète est significativement plus élevé dans le groupe TLC-NOSF (48 % vs 30 %), et le délai médian de fermeture est raccourci avec un gain de deux mois (120 jours vs 180). La tolérance est identique dans les deux groupes.

Le nouveau substitut dermique Nevelia (laboratoire Symatese) est composé d’une matrice de collagène qui va servir de support à la régénération tissulaire et d’une feuille de silicone renforcée agissant comme un épiderme. Le collagène va se résorber en 2 à 3 semaines, tandis que le silicone sera retiré après cicatrisation. Nevelia peut être suturé à la peau saine. Il est indiqué dans les pertes de substances cutanées (brûlures, traumatologie, chirurgie reconstructrice), mais aussi dans les escarres et les plaies chroniques.

L’allogreffe de membrane amniotique EpiFix a fait ses preuves dans le traitement des ulcères de la jambe (UDJ) d’origine veineuse en association avec un traitement de compression multicouche. Dans une étude américaine multicentrique portant sur 109 personnes, elle a été comparée à un pansement classique. Les pansements étaient renouvelés une fois par semaine. Après douze semaines, EpiFix permet d’obtenir la cicatrisation dans 60 % (vs 35 %) des UDJ, et dans 71 % (vs 44 %) à seize semaines. Ce produit n’est pas encore disponible en France.

On attendait de l’oxygénothérapie hyperbare (OHB) qu’elle favorise la cicatrisation des UPD et réduise le risque d’amputation. Or, une méta-analyse de sept essais randomisés montre qu’elle améliore la cicatrisation à court terme mais pas à long terme et n’aide pas à la diminution des amputations, confirmant une revue Cochrane de 2012 – diminution toutefois constatée dans quatre études de cohorte. Ces résultats pour les plaies chroniques ne remettent pas en cause son utilisation pour celles en phase aiguë.

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9643