Supplémentation en vitamine D : une préoccupation de saison

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Publié le 20/09/2021
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L’arrivée de l’automne tombe à point pour se poser la question de la supplémentation en vitamine D. Alors que certaines données suggèrent un regain des carences vitaminocalciques, les recommandations françaises devraient être mises à jour prochainement.

Crédit photo : VOISIN/ PHANIE

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et la SFP (Société française de pédiatrie) avaient alerté en début d’année sur des cas d’hypercalcémies graves avec risque d’atteinte rénale liés à des surdosages en vitamine D du fait de l’utilisation de compléments alimentaires, dont les concentrations sont parfois trop élevées ou non précisées, avec un risque de cumul de doses. Cela avait amené à rappeler que la supplémentation en vitamine D doit être administrée sous forme de médicament.

À l’inverse, certaines publications font état d’une augmentation du rachitisme carentiel en Europe du Nord, en particulier en France où 39 formes sévères ont été répertoriées au cours des dix dernières années dans les centres de référence phosphocalcique. Un chiffre certes bas mais probablement sous-estimé et qui témoigne d’un regain des carences vitaminocalciques. Ces données ont aussi permis de repérer les situations à risque de carence, survenant surtout chez les enfants des catégories sociales les plus défavorisées, ceux issus de l’immigration, les enfants à la peau foncée, peu exposés au soleil, ou en cas d’allaitement maternel prolongé exclusif sans supplémentation. Une attention particulière doit être portée chez des mamans voilées, s’exposant peu au soleil, avec parfois une alimentation inadaptée, qui souffrent souvent d’une carence importante et vont donner naissance à des bébés très carencés qu’il faut absolument supplémenter. Il faut aussi penser que l’obésité est un facteur de risque de carence en vitamine D du fait de sa lipophilie et que la supplémentation doit être plus intensive chez les obèses au même titre que chez les autres enfants à risque, notamment ceux suivant des régimes vegan. La vigilance doit aussi être constante chez tous les enfants jusqu’à 18 ans afin de vérifier s’ils consomment des produits laitiers, une proportion non négligeable n’ayant pas les apports adéquats en calcium. 

« Le dosage de la vitamine D ou du calcium sont inutiles en pédiatrie générale, y compris chez les enfants à risque, sauf devant une symptomatologie évoquant l’hypo- ou l’hypercalcémie ou des pathologies chroniques connues pour le risque de carence », rappelle le Pr Justine Bacchetta (Centre de référence des maladies rares du calcium et du phosphate, Lyon). La calcémie reflète très mal les apports nutritionnels calciques, et une calcémie normale n’élimine pas une carence.

Bientôt de nouvelles recos 

La supplémentation en vitamine D est recommandée en prévention du rachitisme des premiers jours de vie jusqu’à 18 ans. On attend la mise à jour des recommandations françaises concernant l’administration de la vitamine D chez les enfants. Elles devraient s’aligner sur la version européenne, à savoir 400 UI par jour de 0 à 18 ans chez l’enfant en bonne santé et 800 UI par jour de 0 à 18 ans chez l’enfant présentant un facteur de risque. « Fait nouveau par rapport aux recos de 2012, on privilégie désormais une prise quotidienne de vitamine D plutôt qu’une administration intermittente tous les 3 mois, sauf si on craint une mauvaise observance, auquel cas on passera après 2 ans à une supplémentation tous les 3 à 6 mois », conclut la pédiatre.


Source : lequotidiendumedecin.fr