C'est devenu une habitude ces dernières années : malgré la chute de leur résultat en 2020 (-3,7%), les anesthésistes-réanimateurs restent tout en haut de la pyramide des revenus* des praticiens libéraux (à 163 000 euros), devant les ophtalmologues (143 000 euros) et les orthopédistes (137 000).
La crise sanitaire n'a donc pas modifié ce podium, pas davantage que la suite immédiate du classement où l'on retrouve cinq disciplines techniques ou médico-techniques entre 110 et 136 K€ (chirurgiens généraux, cardiologues, gastroentérologues, radiologues et stomatologues). À noter que ces données fiscales des AGA confirment le recul régulier de la place des radiologues libéraux, longtemps en pole position mais dont les BNC ont été grignotés par une décennie de décotes tarifaires. Du grain à moudre pour la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) qui s'apprête à rediscuter avec l'Assurance-maladie.
Parmi les nouveautés du cru 2020, on note en revanche la progression des pneumologues dont les BNC ont rattrapé ceux des angiologues et dépassé ceux des ORL, ces deux dernières spécialités ayant subi une baisse significative de leur résultat pendant la crise Covid (-7,7% et -7,4%). Mais surtout, cette pyramide marque la progression attendue des revenus des biologistes médicaux (à 81 000 euros) qui, à la faveur de la multiplication des tests Covid, passent en 2020 devant les dermatologues, les gynécologues médicaux, les rhumatologues ou les pédiatres.
Les écarts vont environ du simple au double entre certains « cliniciens » (psychiatres et pédiatres autour de 70 K€) et les chirurgiens ou les ophtalmos (autour de 140 k€). Ce sont notamment ces disparités de revenus qui ont justifié les revalorisations ciblées récentes dans le cadre de l'avenant 9.
* Attention, il s'agit dans tous les cas de revenus moyens. Au sein d'une même spécialité, les BNC peuvent varier fortement. Par exemple, chez les quelque 16 000 généralistes affiliés à l'UNASA, le quart le plus fortuné émarge à 156 k€/an quand le quart le moins bien loti se contente de 39 k€.
Article précédent
Dr Franck Devulder : «Face à ces baisses, il faut un signal fort de l'Etat»
Article suivant
François Blanchecotte Président du Syndicat des biologistes
Dr Jacques Battistoni* : «La perte de revenus doit être compensée»
Trois questions à Béchir Chebbah, président de l'UNASA
Dr Franck Devulder : «Face à ces baisses, il faut un signal fort de l'Etat»
BNC : les anesthésistes en haut du palmarès
François Blanchecotte Président du Syndicat des biologistes
Combien de divisions ?