Après avoir affirmé au 2e trimestre 2021 qu’aucun passeport sanitaire ne serait actif sur le sol français, notre président a décidé début août de réclamer un pass vaccinal pour que nos compatriotes puissent se rendre sur certains lieux culturels, voire prendre l’avion ou les TGV. Parmi les Français, certains, très réticents à l’idée de se faire vacciner, ont accepté de mauvaise grâce de ne plus fréquenter les commerces et autres structures demandant ce pass.
Sans vouloir conspirer vis-à-vis de l’exécutif, il ne faut pas avoir fréquenté les bancs d’universités prestigieuses pour comprendre la raison de cette volte-face de M. Macron : la volonté d’avoir un succès inégalé par rapport aux autres pays européens dans le domaine de la vaccination anti-Covid-19.
La mise en place du pass sanitaire a été à l’origine de critiques assez nourries de restaurateurs, mais aussi de tenanciers de bars. Ces derniers, lorsque les pouvoirs publics les ont sommés de contrôler ce précieux sésame afin de n’accepter que ceux l’ayant validé, ont quelque peu contesté ce rôle qui majorait leur activité déjà débordante.
En parallèle, certains services publics ou semi-publics ont appliqué cette règle à la lettre (cas d’Air France), tandis que d’autres comme la SNCF l’ont fait de manière peu empressée. En effet, les contrôleurs ont martelé, par le biais de leur représentation syndicale, que cette nouvelle fonction était trop chronophage et majorait trop leur temps de travail. C’est ainsi qu’en prenant le TGV, j’ai eu la surprise d’être contrôlé deux fois : sur le quai, et 10 minutes plus tard dans mon compartiment. J’ai alors demandé si je devais présenter mon pass sanitaire. À ma grande surprise, le contrôleur m’a répondu qu’il s’en moquait, et que cette mission n’était pas dans ses attributions. Autrement dit, l’application des règles de la République est diversement interprétée en fonction des agents œuvrant à la SNCF. Le plus inique c’est que l’exécutif met au pas le secteur privé, et n’arrive pas à faire appliquer les lois au sein d’entreprises publiques !
Demande de justificatifs à répétition
Parallèlement, les professionnels de santé doivent être correctement vaccinés pour pouvoir exercer depuis la mi-octobre. N’ayant pas attendu cette directive, j’ai reçu mes deux doses entre janvier et février 2021 de vaccin Pfizer. Cependant, tout comme les soignants refusant toute vaccination Covid-19, j’ai reçu une lettre pas très sympathique de l’ARS m’expliquant qu’au 15 septembre si je n’avais fait aucun effort pour me vacciner je ne pourrai plus exercer.
Très remonté vis-à-vis de ce message, j’ai téléphoné à la Sécurité Sociale qui gère le site ameli pro. Il faut savoir que mon pass sanitaire est valable, et que j’ai pu l’éditer en plusieurs exemplaires sur le site de la Sécu (ameli-pro). Or lors de mon appel, j’ai été surpris d’apprendre qu’une correction serait effectuée dès lors que j’aurais envoyé mon pass par mail au médecin chef départemental de la Sécurité Sociale, ce que j’ai fait très rapidement. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un coup de fil de l’ARS m’expliquant que j’avais bien reçu mes deux doses (... pas d’héroïne, mais de Comirnaty ! ), et que mon pass était valable.
Bien entendu, j’ai été encore plus énervé par ce dialogue, car il est anormal qu’un professionnel de santé qui a été sur le pont dès le premier confinement et a pris des risques pour sa propre santé (en ce qui me concerne je n’ai jamais arrêté mon activité, et lors de la première vague je suis allé à la rencontre des SDF sans masques et protections) n’ait pas bénéficié de plus de professionnalisme de la part des organismes étatiques en charge de la santé dans ce contrôle qui aurait dû à ce titre être exemplaire.
N’aurait-il pas été plus judicieux de vérifier deux fois les données sur les professionnels de santé avant de les accuser d’être complotistes ou vaccinosceptiques ? Comment est-il possible que le site élaboré par la Sécurité Sociale ne puisse pas connaître le statut vaccinal d’un médecin conventionné ?
À la suite de ce malencontreux événement, j’ai compris que la Sécurité Sociale est un prestataire de l’ARS dans le domaine de la collecte des données sur la vaccination. Dans ce contexte, peut-on se fier aux statistiques données par les organismes sociaux qui ne savent pas vérifier leurs propres données ?
Tout aussi déstabilisant est le comportement des administratifs des hôpitaux. Conscients d’une possible vague de complotistes parmi les soignants, ils ont demandé aux salariés et aux vacataires (c’est mon cas) de fournir leur pass sanitaire. Pour ma part, je l'ai donc envoyé par mail à une des responsables (les responsables sont assez nombreux dans ces structures) qui m’avait demandé cette attestation. Quelques jours plus tard de « nouveaux énarques » du CH de mon département m’ont redemandé le pass. Pire, une lettre en recommandé émanant de la direction nous invitait à nous faire vacciner rapidement sous peine de mise à l’index !
Nous ne devons pas oublier que les centres hospitaliers sont des établissements publics, et qu’il est quelque peu critiquable de voir que les vacataires voient leur rétribution diminuer, cela alors que les administratifs se moquent éperdument de gaspiller de l’argent pour envoyer des recommandés inutiles ! Au total, ces situations nous montrent que l’État a réellement besoin de réformer ses propres institutions et imposer des règles à tous les serviteurs de la République pour que nous puissions avancer de manière logique.
« La honte atteint son point de perfection quand la lucidité nous découvre en plein notre propre avilissement » Georges Bernanos.
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