Courrier des lecteurs

Paradoxe vaccinal

Publié le 04/12/2020

Selon notre président, dans quelques semaines (fin décembre), nous aurons la possibilité d’être vaccinés pour éviter une contamination par le Covid-19. Cette annonce a été effectuée par M. Macron au décours de son allocution télévisée.

En parallèle, nous allons devoir affronter les affres de la saison hivernale, et nous allons devoir nous protéger vis-à-vis d’une autre affection de cette saison : la grippe. Une campagne vaccinale concernant ce virus a été effectuée à l’automne. Son succès, probablement associé à la psychose due à la pandémie au Covid-19, a généré une course effrénée de nombreux patients vers les pharmacies. De ce fait, une rupture de stock en vaccin a été effective, cela dès la fin de la première semaine où ce vaccin était mis sur le marché.

Nombreux sont les patients âgés et souffrant de polypathologies qui n’ont pas pu se procurer le vaccin salvateur vis-à-vis de la grippe. Les pharmaciens ont établi des listes pour contacter les patients, dès lors qu’une nouvelle dotation sera éventuellement actée.

Cette attente, jugée souvent interminable par les patients, les conduits à nous harceler de coups de fil pour connaître les raisons de ce manque de vaccins. Or, jusqu’à ce que « Le Quotidien » mette en ligne un article sur ce sujet, nous n’étions pas informés des causes et de la manière dont on allait vacciner (si cela est le cas) les patients qui doivent être protégés. Comme quoi, l’information peut plus facilement passer si le sujet est hautement médiatique, mais beaucoup moins dans une autre situation.

Le plus difficile à accepter, c’est de voir que nous, les professionnels de santé, ne sommes jamais mis au courant de certaines situations qui devraient pourtant nous être exposées en priorité.

Savoir qu’un hypothétique vaccin sera disponible (« s’il est validé par le comité scientifique » dixit M. Macron) est une information qui, à mon goût, n’aurait jamais dû être communiquée à la télévision. N’est-il pas important d’informer de l’approvisionnement d’un vaccin qui a fait jusqu’à présent la preuve de son innocuité, plutôt que de communiquer sur un vaccin qui n’est pas encore sur le marché ?

« Savoir n’est rien, imaginer est tout ». Anatole France. 

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Dr Pierre Frances Médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin