Courrier des lecteurs

Prédateur

Publié le 15/04/2022

La hiérarchie taxonomique distingue les prédateurs des super-prédateurs, ces derniers n’ayant, selon cette nomenclature, aucun ordre animal censé les considérer comme proie potentielle (le lion, l’orque, l’ours, pour les plus représentatifs)

Depuis la disparition des civilisations aux rites cannibales et bien qu’il puisse encore être sujet aux attaques des hippopotames, lions, crocodiles, requins, virées d’extraterrestres, le genre humain figure désormais dans ce registre au rang de super-prédateur, car on a ôté à juste titre, pour ces incidents de frontière, le caractère alimentaire de l’intention létale.

Il est certain que peu d’humain se rendent compte au quotidien de ce statut de super-prédateur, car la vie de tous les jours l’épargne de situations qui lui ferait en prendre conscience.

Marcel Petitgris, préposé des postes à Vichy, florhuit entre 1939 et 1953, en a savouré le plein pouvoir.

Il possédait en commun avec les supers-prédateurs, d’abord le fait qu’aucun supérieur hiérarchique, ne se rendait compte de ses exactions aux conséquences administratives vertigineuses (la pagaille dont il fut responsable dans la gestion de la guerre et de l’après guerre est encore de nos jours le sujet d’étude de nombreux historiens); et ensuite parce qu’il prédatait, tous les jours, il prédatait, du matin au soir, il prédatait, pendant quatorze ans il prédata, marquant de son sceau de façon méthodique, le cachet de la poste faisant foi, les écrits du jour qu’il prédatait d’hier.

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Dr Thierry Deregnaucourt Médecin généraliste, Sailly-en-Ostrevent (62)

Source : Le Quotidien du médecin