Acné

Une disgrâce à l'origine de troubles psycho-sociaux

Publié le 16/10/2009
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Particulièrement fréquente à l'adolescence, l'acné a un retentissement psycho-social parfois considérable chez le jeune adulte. La palette thérapeutique de cette maladie dermatologique est large, mais elle doit s'adapter à la sévérité de l'acné et s'inscrire dans un suivi où alternent écoute et réassurance.

« Estelle, 17 ans, est très complexée par son acné qu'elle entretient par des activités compulsives de grattage. Elle refuse désormais toute sortie avec ses amis... Son médecin lui demande depuis combien de temps elle souffre de son acné....»

Des adolescents à l'identité fragile

«...Plusieurs études montrent un retentissement significatif de l'acné avec une augmentation du risque de dépression, d'idées suicidaires, de l'anxiété et de l'inhibition sociale... » rapporte l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) dans un rapport sur les bonnes pratiques du traitement de l'acné*. Un rapport qui pointe ainsi, au delà des nombreux traitements disponibles contre l'acné, un retentissement psycho-social parfois considérable de l'acné, en particulier chez les adolescents fragiles sur le plan identitaire voire souffrant de dysmorphophobies (voir encadré).

Des troubles psychiatriques

Plus récemment, l'Afssaps a alerté les médecins et les pharmaciens sur les risques tératogènes, de grossesses non désirées et de troubles psychiatiques signalés lors de la prise d'Isotrétinoïde orale (mai 2009), indiqué dans le traitement des acnés sévères. Prescrite par les dermatologues, l'Agence recommande aux médecins d'inscrire ce traitement dans un programme de prévention des grossesses et de « porter une attention particulière aux patients présentant des antécédents de dépression ». La verbalisation d'idées suicidaires, des manifestations d'agressivité, des symptômes dépressifs doivent ainsi alerter le médecin sur le degré de souffrance psychique de leurs patients.

Reconnaître la souffrance

Mais quel que soit le traitement prescrit contre l'acné, il faut prendre la mesure de la souffrance psychique, la reconnaître et ne pas culpabiliser le patient, même s'il entretient son acné par des activités compulsives de grattage. En effet, ces patients ont besoin d'être rassurés, encouragés à reprendre confiance et avoir l'espoir d'une amélioration voire d'une guérison de leur « disgrâce ». Écouter, comprendre et encourager font partie des outils thérapeutiques utiles au suivi d'un patient souffrant d'acné.

Dr Jean-Pierre Rageau
* Recommandations de bonnes pratiques, traitement de l'acné par voie locale et générale, Afssaps, novembre 2007

Source : lequotidiendumedecin.fr