Thérapeutique ambulatoire : Gardasil 9 (MSD vaccins)
Le Gardasil 9 (MSD Vaccins), vaccin nonavalent recombinant adsorbé contre le papillomavirus humain (HPV), a été récompensé dans la catégorie Médicaments utilisés en thérapeutique ambulatoire. Dans le cadre de son autorisation de mise sur le marché, il est indiqué chez toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans révolus (avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus), et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à l’âge de 26 ans.
Gardasil 9 est administré selon un schéma à deux ou trois doses. Il protège contre les maladies induites par sept types d’HPV à haut risque oncogène (16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58) et deux types d’HPV à faible risque induisant des verrues ano-génitales (6 et 11).
Selon les données épidémiologiques mondiales et européennes, le vaccin protège contre environ 90 % des cancers ano-génitaux liés aux HPV, 80 % des lésions précancéreuses ano-génitales dues aux HPV et 90 % des verrues génitales. Par ailleurs, une étude suédoise parue dans le « New England Journal of Medicine » a mis en évidence une réduction de 88 % du risque de développer un cancer invasif du col à l’âge de 30 ans chez les femmes vaccinées avant 17 ans avec le vaccin tétravalent par rapport aux femmes non vaccinées. Les études ont montré la non-infériorité de Gardasil 9 par rapport au vaccin quadrivalent en termes d’immunogénicité et de réponse humorale.
Le Gardasil 9 est associé à un service médical rendu important dans la prévention des lésions précancéreuses et des cancers du col de l’utérus, de l’anus, de la vulve et du vagin liés aux HPV et des verrues génitales. Et à une amélioration du service médical rendu modérée (niveau III) concernant les lésions anogénitales précancéreuses et cancéreuses liées à certains HPV.
Alors que plus de 75 % des personnes sexuellement actives ont au moins une infection à HPV au cours de leur vie, la couverture vaccinale reste insuffisante en France : chez les jeunes filles de 11 à 19 ans, elle était de 32,7 % pour un schéma complet à 16 ans en 2020.
Thérapeutique hospitalière : Venclyxto (AbbVie)
La leucémie aiguë myéloïde (LAM), un des cancers du sang les plus agressifs, reste difficile à prendre en charge chez les patients de plus de 60 ans, qui ne tolèrent pas ou ne répondent pas tous aux traitements de chimiothérapie standard. En France, en 2018, près de 3 500 nouveaux cas étaient diagnostiqués, majoritairement chez des sujets âgés.
Venclyxto (vénétoclax) du laboratoire d’AbbVie, qui a été initialement développé pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC), est indiqué en association à l’azacitidine en première ligne de traitement chez les patients adultes atteints d’une LAM nouvellement diagnostiquée et inéligibles à une chimiothérapie intensive.
Venclyxto associé à l’azacitidine dans la LAM a obtenu un service médical rendu (SMR) important et une amélioration du SMR de niveau III. Les données d’efficacité et de tolérance sont issues de l’essai de phase 3 Viale-A qui a montré la supériorité de Venclyxto associé à l’azacitidine par rapport à l’azacitidine seule dans une population nouvellement diagnostiquée et inéligible à une chimiothérapie intensive.
Venclyxto est un inhibiteur sélectif de la protéine anti-apoptotique Bcl-2 (B-cell lymphoma-2), surexprimée dans les blastes des patients atteints de LAM et associée à une diminution de la survie et à une résistance à la chimiothérapie.
La surexpression de Bcl-2 s’observe dans plusieurs types de tumeurs : la LAM, mais également la LLC, les lymphomes du manteau, folliculaires et à grandes cellules B. De nombreux essais sont en cours en monothérapie ou en association pour évaluer son usage dans d’autres indications.
Maladies rares : Vyndaqel 61 mg (Pfizer)
Vyndaqel 61 mg des laboratoires Pfizer est le premier médicament à disposer en France d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour traiter les patients atteints de cardiomyopathie amyloïde à transthyrétine.
L’amylose à transthyrétine (ATTR) est une maladie causée par le dépôt d’une forme instable et mal repliée de la transthyrétine (TTR), qui s’accumule sous forme de fibrilles amyloïdes toxiques au niveau des tissus et organes. Maladie rare, héréditaire ou sauvage, elle est particulièrement grave avec une médiane de survie après le diagnostic de 31 à 51 mois. En outre, en raison de la variété des symptômes initiaux (proches de ceux d’une insuffisance cardiaque), le diagnostic est souvent retardé.
Vyndaqel (spécialité à base de tafamidis) est un stabilisateur sélectif de la TTR permettant de limiter le processus d’amyloïdogenèse en se liant à cette protéine au niveau des sites de liaison de la thyroxine. Il est indiqué en première ligne, après confirmation du diagnostic et génotypage de la TTR, selon les recommandations de la Société européenne de cardiologie, publiées en septembre 2021.
Une étude contrôlée, randomisée en double aveugle, publiée dans le « New England Journal of Medicine », a montré sa supériorité par rapport au placebo sur le taux de mortalité toutes causes confondues et sur la fréquence des hospitalisations à 30 mois.
Thérapie innovante : Alofisel (Takeda)
En 2020, une première thérapie à base de cellules souches mésenchymateuses allogéniques, nommée Alofisel (darvadstrocel), a été mise à disposition en France pour le traitement des fistules périanales complexes de la maladie de Crohn.
Alors que les lésions ano-périnéales de la maladie de Crohn ont une fréquence élevée et sont de mauvais pronostic, cette première thérapie a reçu une AMM pour les adultes atteints d’une forme luminale non active ou légèrement active de la maladie, quand au moins un traitement conventionnel ou une biothérapie est en échec.
Cette complication affecte près d’un quart des patients adultes atteints de la maladie de Crohn et peut fortement altérer la qualité de vie des patients (pertes chroniques de sang, de pus ou de selles), provoquer des douleurs, voire des dysfonctions sexuelles. Peu de traitements sont actuellement disponibles et les interventions chirurgicales nécessaires sont généralement associées à un risque d’incontinence fécale et de stomie.
Dans une étude de phase 3 sur 212 patients, la moitié des patients traités a atteint une rémission à la semaine 24. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés étaient l’abcès anal, la proctalgie, la rhinopharyngite et la fistule anale.
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