Après Marseille et Bordeaux, Paris donne des signes de faiblesse en réanimation. Avec 2 500 personnes hospitalisées dont 250 en réanimation, « 20 % à peu près des capacités de réa de la région sont occupées par des personnes avec le Covid-19 », a déclaré le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Île-de-France Aurélien Rousseau au micro d'Europe 1 samedi 19 septembre.
Le responsable évoque une « progression lente et continue » de l'épidémie dans la région capitale à l'inverse des « à-coups qu'ont pu connaître Marseille et Bordeaux ». Pas de saturation, donc, mais le DG appelle à la plus grande vigilance notamment en raison de l'état de fatigue des personnels hospitaliers.
Malgré la meilleure connaissance du virus et une baisse de la durée moyenne de séjour en réanimation pour les personnes contaminées dans un état grave, « on va connaître une très grande tension », prévient déjà Aurélien Rousseau. Pas question pour autant de recourir à une déprogrammation complète de l'activité hospitalière. Le patron de l'ARS francilienne préfère imaginer « des déprogrammations ciblées », décidées par les médecins dans chaque territoire.
Point de bascule
Dans un entretien au « Parisien » le même jour, le Dr François Braun, président de SAMU-Urgences de France (SUDF), fait part lui aussi de son inquiétude quant à la progression de l'épidémie. « Ce n'est pas le raz-de-marée qu'on a connu au mois de mars, les services de réanimation, globalement, ne sont pas saturés, mais on sent qu'on est à un point de bascule », alerte l'urgentiste de Metz qui dit s'attendre à un mois d'octobre « compliqué ».
Il appelle au retour des filières dédiées aux patients Covid dans les établissements et regrette que l'organisation intra-hospitalière connue durant la crise ait déjà disparu. « Comme la doctrine est à nouveau de prioriser les soins programmés sur ceux non programmés (...) chacun s'est refermé sur son pré carré », peste le Dr Braun. Selon le praticien, les hôpitaux n'échapperont pas à une nouvelle vague de déprogrammation, même ciblée. « Dès lors qu'une région est en tension et que les services de réanimation commencent à être débordés, un tri s'impose. Sinon, on va se casser la figure. »
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