À la veille de l'appel à la grève historique lancé par les syndicats de praticiens hospitaliers pour lundi et mardi, le ministère de la Santé a publié au « Journal officiel » ce week-end les deux arrêtés officialisant les revalorisations de la permanence et de la continuité des soins des personnels médicaux ainsi que celles de leurs émoluments.
Ces derniers n'avaient pas été réévalués depuis juillet 2022. Ainsi, par exemple, les émoluments annuels d'un PH passent pour le 1er échelon de 54 786 à 55 607 euros, pour le 8e échelon de 78 470 à 79 647 euros et pour le 13e échelon de 110 754 à 112 416 euros.
L'indemnité d'engagement de service public exclusif (IESPE) est augmentée de 10 euros passant à 1 010 euros mais les primes d'exercice territorial ne bougent pas.
Pour les praticiens contractuels, le premier niveau de rémunération passe de 51 302 à 52 072 euros. Quant à la rémunération d'un interne en première année, elle grimpe de 19 119 à 19 406 euros.
Equivalent de la hausse du point d'indice
Des revalorisations jugées très insuffisantes par la profession. « C'est l'équivalent de deux cafés et sans sucre », a ironisé le Dr Jean-François Cibien, président de l'intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) ce lundi matin devant la presse. « Ce sont juste des augmentations a minima pour suivre l’augmentation du point d’indice (+ 1,5 %), alors que l’inflation devrait être de 5 % cette année, a précisé le Dr Yves Rebufat, président exécutif d'Avenir Hospitalier, membre d’APH. Tous les ans, on a moins que l’inflation, et cela fait 20 ans que cela dure ».
Un second arrêté valorise à la même hauteur les tarifs de la permanence des soins. Ainsi, par exemple, l'indemnité de sujétion des médecins à l'hôpital passe pour une nuit, un dimanche ou un jour férié de 277,19 à 281, 35 euros. Ces tarifs ne tiennent pas compte des majorations exceptionnelles instituées au début de l'été 2022, suite aux préconisations de la mission flash de François Braun. Celles-ci ont été prorogées régulièrement et devraient l'être encore une fois. Mais les syndicats de PH attendent surtout une valorisation pérenne (et supérieure) des ces majorations, suspendue depuis des mois à la parution d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la permanence des soins.
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