Le suicide du Pr Christophe Barrat, 57 ans, survenu dimanche 3 février à l'hôpital Avicenne (Bobigny), n'a pas fini d'émouvoir la communauté médicale. Ce mercredi, trois jours après le drame, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) réagit au décès de ce spécialiste de chirurgie bariatrique, qui s'est défenestré sur son lieu de travail, à l'hôpital Avicenne (Assistance publique - Hôpitaux de Paris).
Le syndicat présidé par le Dr Anne Geffroy-Wernet, farouche défenseur du bien-être au travail des soignants, dénonce la « communication désastreuse » de l'AP-HP sur le sujet accusée de « violer le secret professionnel en laissant fuiter dans la presse qu'il luttait depuis plusieurs mois contre une maladie grave ». « Il s'agit d'un suicide réalisé sciemment sur le lieu de travail et cela ne mérite pas de telles insinuations ! », martèle le syndicat. Il demande l'ouverture d'une enquête indépendante menée par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour faire toute la lumière sur les causes de ce drame.
Prévention des risques psychosociaux
Historiquement mobilisés contre la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux, le SNPHARe et Action Praticiens Hôpital (APH) ont publié il y a quelques semaines un Observatoire de la souffrance au travail (OSAT), premier bilan alarmant du malaise qui touche les praticiens hospitaliers (PH).
Faute de réponse précise du gouvernement, le SNPHARe demande qu'une « véritable prévention des risques psychosociaux soit mise en place et non une simple communication sur la qualité de vie au travail ».
De son côté, l'Ordre national des médecins s'est fendu d'une courte réaction, publiée sur Twitter, dans laquelle il pointe l'urgence de « répondre à la souffrance des médecins ».
Très vive émotion après le suicide d’un de nos confrères, chirurgien à l'hôpital Avicenne de Bobigny. L’Ordre assure sa famille, ses proches, et tous ses collègues de son soutien dans ce terrible drame. Il est urgent de répondre à la souffrance des médecins.
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) 5 février 2019
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