POUR LA DIX-SEPTIÈME session de son Université d’été, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ne change pas de formule, ni de décor. C’est à Cannes que l’organisation du Dr Chassang (lire entretien ci-dessous) réunit quelque 150 cadres locaux pour ce week-end de rentrée toujours prisé des experts et décideurs du monde de la santé – élus, industriels du médicament, économistes, leaders syndicaux, où tables rondes et ateliers se succèdent à bon rythme.
Deux mois après la signature de la convention, l’événement prend un tour particulier. En interne,
« Cannes » se veut la vitrine de la vie confédérale et un moment de brainstorming stratégique. Pour la direction de la Confédération, il s’agira de rassembler les troupes (généralistes, cliniciens et techniciens) autour d’un texte assez novateur qu’il faudra expliquer et porter sur le terrain. En signant cette convention, qui généralise le paiement à la performance, mais ne prévoit pas de hausse de la consultation, la CSMF poursuit son propre aggiornamento, miroir de la mutation de la médecine libérale. Mais tous les médecins ne veulent pas avancer au même rythme. Ce n’est pas un hasard si la plupart des ateliers, autour du fil rouge de la médecine « en mouvement », traiteront des évolutions de l’exercice (nouveaux métiers de santé, bonnes pratiques de demain, perspectives pour le DPC, télémédecine, zéro papier, régionalisation...). Les représentants des partis politiques seront eux-mêmes invités à débattre des « idées neuves » pour la profession tandis que l’invité spécial sera... Claude Évin, patron de l’ARS francilienne.
Mais Cannes est aussi une étape politique où le syndicat passe des messages à qui veut les entendre. Dans ce contexte préélectoral, la CSMF ne se privera pas d’expliquer que les médecins restent inquiets, désabusés ou parfois exaspérés. Déjà des voix s’alarment de l’abandon en rase campagne du secteur optionnel, de la CCAM technique, de la réforme des consultations ou de la RCP. Xavier Bertrand, ministre de la Santé, interviendra dimanche, en clôture de l’Université d’été. La bataille pour la reconquête de la médecine libérale continue.
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