CE N’EST PLUS le temps de la défiance, mais pas encore celui du fol enthousiasme, et encore moins du chèque en blanc... L’Université d’été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui a rassemblé 150 cadres départementaux, ce week-end à Cannes, sur le thème de « la médecine libérale en mouvement », s’est tenue dans une atmosphère paradoxale.
Certes, après des années « de plomb », de gel tarifaire, de « blocage total » des dossiers et de « stigmatisation » (autant d’expressions entendues ici...), les médecins libéraux de la CSMF ont le sentiment qu’une nouvelle dynamique s’est enclenchée, avec une séquence favorable depuis le succès du syndicat aux élections professionnelles (avec son allié le SML) jusqu’à a signature, en juillet dernier, d’une convention que la CSMF a largement inspirée. « Par rapport à l’an passé, il n’y a pas photo, juge ce généraliste de province. On a obtenu la disparition de mesures humiliantes [vote de la loi Fourcade qui corrigeait HPST] et on a ouvert une nouvelle page avec la convention. »« Roselyne Bachelot nous traitait par le mépris, le dialogue était impossible, au moins Xavier Bertrand nous écoute », estime un autre. Hier dans son discours de clôture, le président de la Confédération, Michel Chassang, devait même parler de « normalisation » des relations avec le gouvernement.
Mais si l’époque n’est plus, comme l’an dernier, à la « mobilisation générale » contre une politique gouvernementale alors jugée « dévastatrice », de nombreux nuages subsistent . « Tout n’est pas réglé », a mis en garde le Dr Chassang avant de placer le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, devant ses responsabilités, tandis se profile la campagne présidentielle : « Pouvons nous avoir confiance dans le pacte conventionnel que nous venons de signer? »
Et d’égrener une litanie de dossiers à risques sur lesquels le syndicat exige des gages : la mise en oeuvre de la CCAM clinique (refonte des consultations) au 31 décembre 2012, l’extension du paiement à la performance à « toutes les spécialités », l’application du secteur optionnel, le sauvetage effectif de l’ASV, une solution définitive pour la RCP des spécialités à risques mais aussi une organisation et une gestion de la formation continue qui ne soient pas « aux mains de l’administration ». Si l’on ajoute les assouplissements demandés par la CSMF à loi de réforme du médicament, portant sur la prescription en DCI ou la déclaration des effets indésirables, on mesure mieux l’ampleur des attentes. « Le temps presse, a conclu Michel Chassang en forme d’avertissement, et notre impatience grandit au fil des mois. »
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