À son lancement en juillet 2018 par le ministère de la Santé, il laissait les praticiens hospitaliers (PH) perplexes. Bientôt, ils pourront juger sur pièces.
L'observatoire national de la qualité de vie au travail, piloté conjointement par l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT) et la direction générale de l'offre de soins (DGOS), a dévoilé fin novembre les grandes lignes de ses travaux avant d'annoncer des « recommandations opérationnelles fin janvier 2020 ».
De ces 18 mois de réflexion, le Pr Philippe Colombat, président de l'observatoire, met en avant des propositions qui « tournent autour de l'autonomie des équipes et de la formation des médecins et des directeurs au management ».
Le chef du pôle de cancérologie au CHU de Tours estime qu'il faut porter attention aux « espaces de discussion interprofessionnels ». Autres grands principes à creuser : renforcer le travail en binôme entre le cadre de santé et le chef de service, et associer « plus étroitement des professionnels de santé aux différentes étapes de la conception des outils et des logiciels informatiques ». Sur ces points, l'oncologue est réaliste : « pour arriver à mettre en place des espaces d'échange, il faut du temps, et cela passe indirectement par la réduction de la charge de travail ».
Pour y parvenir, le Pr Colombat insiste sur la nécessité de « renforcer » la formation au management de proximité. « Pour changer de système, il faut changer les managers, résume-t-il, et je pense à la fois aux cadres et aux médecins mais aussi aux directeurs ».
En attendant les propositions officielles de l'observatoire, le Pr Colombat compte sur la mobilisation des responsables de qualité de vie au travail des agences régionales de santé (ARS) pour « diffuser sur le terrain nos recommandations et les bonnes pratiques ».
L'observatoire est issu de la stratégie nationale d'amélioration de la qualité de vie au travail lancée en 2016 par Marisol Touraine.
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