L’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE) élira ce samedi 15 mars son nouveau président. Deux praticiens ont confirmé au « Quotidien » leur candidature à la succession du Dr Jean-François Rey, qui quitte son poste après 12 années de mandat (et brigue la présidence de la CSMF face au néphrologue Jean-Paul Ortiz).
À la tête du syndicat des cardiologues, le Dr Éric Perchicot part peut-être avec une longueur d’avance. Membre du bureau de l’UMESPE (trésorier adjoint), il apparaît comme le successeur légitime du Dr Rey. Il aura face à lui le Dr Patrick Gasser, gastroentérologue à Nantes et président de l’Union régionale des professionnels de santé des Pays de la Loire (URPS), qui entend jouer la carte des régions.
Le vainqueur devra s’adjuger la majorité absolue du collège électoral de 7 694 voix, qui réunit les représentants de toutes les organisations de verticalités (6 442 suffrages) mais aussi des régions (1 252).
Objectif « cliniciens »
Le Dr Perchicot entend inscrire les médecins spécialistes de proximité dans les futurs parcours de soins qui seront redéfinis par la loi de santé de Marisol Touraine. « Le parcours de soins ne doit pas seulement concerner les généralistes, les infirmières et quelques autres professions de santé, explique-t-il. Si on veut qu’il soit efficace et évite le recours à l’hospitalisation, il doit intégrer les médecins spécialistes ». Pour revaloriser les disciplines cliniques qui ont souffert de l’instauration du médecin traitant, le cardiologue réclame que les consultations cliniques complexes soient valorisées.
Également inquiet pour l’avenir de certains cliniciens selon lui « en danger » comme les endocrinologues, les pédiatres ou les psychiatres, le Dr Patrick Gasser veut leur offrir davantage de « visibilité et de reconnaissance », notamment financière. Engagé depuis 18 ans à la CSMF, il ambitionne de réformer la gouvernance de son syndicat. Et annonce, s’il gagne, la création de commissions qui laisseront la parole aux hommes de terrain. «Il nous faudra comprendre pourquoi certains spécialistes de secteur II ne sont pas entrés dans le contrat d’accès aux soins de modération tarifaire afin de le faire évoluer », analyse-t-il.
C2, contrat d’accès aux soins
Le Dr Rey quitte le premier syndicat de spécialistes avec le sentiment du travail accompli. « J’ai mouillé la chemise pour expliquer le rôle de consultant des spécialistes », souligne-t-il. L’élargissement de l’utilisation du C2 est considéré comme une victoire. Le contrat d’accès aux soins ? « Il permet de rétablir une injustice pour les médecins titrés de secteur I et de prendre en charge des cotisations sociales des praticiens de secteur II pour les actes réalisés au tarif opposable ».
« Il n’y aura pas de rupture », parie le Dr Rey. Dans sa dernière lettre à l’UMESPE, cette semaine, il insiste sur son rôle de « coordinateur, d’entraîneur, de capitaine d’une équipe qui travaille au quotidien », force du premier syndicat de médecins spécialistes « face à l’agitation, au corporatisme, aux manipulations des forces extérieures ». Et de citer les propositions communes élaborées dans les commissions, « entreprise chirurgicale, maisons de spécialistes, consultations cliniques complexes, pratiques coopératives interprofessionnelles ». Comme une feuille de route pour son successeur.
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