L’idée de recourir à l’énergie solaire remonte à 2021. Cette année-là, l’hôpital de Trévenans est contacté par une société privée. Elle lui propose d’implanter des panneaux solaires sur son terrain. En contrepartie, la société privée lui versera une redevance et lui laissera la propriété des installations après un temps défini. Si la direction de l’établissement ne donne pas suite à cette proposition, elle s’intéresse à ce mode alternatif de production d’électricité et sollicite l’Agence de la transition écologique (Ademe). « Elle a proposé de subventionner 50 % du coût d’une étude de faisabilité. De fil en aiguille, nous avons pris contact avec un bureau d’études spécialisé et le projet de centrale photovoltaïque a pris forme avec l’objectif de consommer toute l’énergie produite », retrace Sylvain Gable, directeur des services techniques et de la sécurité de l’hôpital Nord Franche-Comté.
Une motivation environnementale, renforcée depuis par l'augmentation du coût de l'énergie
À l’époque, la motivation de la direction du CH est purement environnementale. « Nous souhaitions développer des actions de transition écologique et énergétique, et produire de l’énergie verte. Mais avec l’explosion des coûts de l’énergie, ce projet se révèle encore plus pertinent », poursuit le directeur des services techniques et de la sécurité.
De fait, les temps de retour sur investissement estimés à dix ans en 2021 sont sans cesse revus à la baisse : en cinq ans, peut-être quatre, la construction devrait être amortie. Une bonne nouvelle pour l’hôpital de Trévenans confronté, comme tous les établissements hospitaliers, à une hausse sans précédent des factures d’énergie. « En 2022, nous avons bénéficié de tarifs intéressants de la part de notre centrale d’achat mais entre 2022 et 2023, nous avons subi des augmentations de l’ordre de 300 à 400 % », témoigne Sylvain Gable. Une autre particularité du projet trévenanais tient à la volonté de l’hôpital de le développer sans faire appel à un tiers investisseur, pour un coût total estimé à deux millions d’euros.
Achèvement des travaux début 2024
Après la finalisation de différentes études d’impact, notamment sur la faune et la flore, et la réalisation d’une enquête publique cet été – avec un avis favorable du commissaire enquêteur – l’hôpital a obtenu le permis de construire. Démarrés en octobre 2023, les travaux devraient s’achever en début d’année prochaine.
« Si les belles journées d’été permettent, compte tenu de la surface des panneaux installés, de satisfaire les besoins de l’établissement, il n’en sera pas de même toute l’année mais notre centrale devrait couvrir 12 % de nos besoins annuels avec une puissance globale de 1 500 kilowatts crêtes (1) », explique Sylvain Gable.
Dans l’attente de cette centrale photovoltaïque, qui occupera deux des 45 hectares que possède l’établissement, les réflexions se poursuivent pour développer d’autres actions du même type. « Nous envisageons par exemple la pose d’ombrières photovoltaïques sur les parkings et nous allons lancer une étude de faisabilité pour couvrir des parcelles sur les trois sites annexes de l’établissement. Notre volonté est de poursuivre et d’amplifier cette dynamique », conclut-il.
À Chalon-sur-Saône, une installation vertueuse
Le centre hospitalier de Chalon-sur-Saône a lui aussi opté pour le photovoltaïque. Des ombrières photovoltaïques ont été placées au-dessus de 650 places de parking, soit une surface couverte d’environ 9 500 m2. Conclu en 2019, le marché de concession prévoit que l’entreprise (TotalEnergie) fournisse annuellement 20 % de la consommation électrique de l’hôpital en énergie photovoltaïque. « Le bilan est très positif. Et ne plus avoir à payer le tarif d'utilisation du réseau public d'électricité s’ajoute aux économies déjà réalisées. Par ailleurs, le concessionnaire a remplacé nos candélabres par des éclairages adaptatifs, ce qui a aussi fait baisser notre consommation. J’ajoute que pour rendre les surfaces artificialisées plus vertueuses, une trentaine de nichoirs a été fixée sur les poteaux des ombrières afin de réintroduire de la biodiversité sur le site », se félicite Éric Toque, directeur Infrastructures, travaux, sécurité et développement durable du centre hospitalier.
Autant d’atouts qui conduisent la direction à envisager d'installer des ombrières photovoltaïques dans les autres établissements membres du Groupement hospitalier de territoire Saône-et-Loire-Bresse-Morvan. « Les usagers et le personnel apprécient aussi que leurs voitures soient fraîches l’été et abritées l’hiver. Et lorsqu’il pleut, ils peuvent rejoindre l’entrée de l’établissement en restant à l’abri », conclut Éric Toque.
(1) Le kilowatt-crête (kWc) correspond à une capacité de production électrique de 1 000 watts, dans des conditions standards de référence : ensoleillement idéal, orientation et inclinaison favorables du panneau solaire, température adaptée, bonnes conditions d’irradiance… (Source : EDF ENR).
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