Cumul emploi retraite, prolongement d’activité

Les propositions du ministère n’apaisent pas les praticiens hospitaliers

Publié le 11/09/2014
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins, propose un rendez-vous mensuel aux intersyndicats de praticiens hospitaliers, afin de renouer le fil. Il leur a présenté trois mesures lundi, toutes relativement consensuelles. Les « points durs » seront abordés plus tard.

Deux dispositions s’attaquent au défi démographique : une génération entière de baby boomers est sur le départ. La période 2015-2020 s’annonce particulièrement délicate. Le ministère propose d’anticiper la loi Fillon, afin d’assurer le passage de témoin. Les praticiens volontaires pourraient alors prolonger leur activité jusqu’à 70 ans, deux ans de plus qu’aujourd’hui. Un assouplissement des règles du cumul emploi retraite est par ailleurs à l’étude, sans limite d’âge. « On préfère de loin un médecin retraité qui donne un coup de main, qu’un paramédical exerçant la médecine », remarque le Dr Norbert Skurnik, président de la CMH.

La représentativité a priori déminée

L’écueil de la représentativité syndicale, autre avancée saluée par les intersyndicats, semble être évité. Seront considérés comme représentatifs, et donc appelés à négocier avec les autorités, les syndicats ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés aux élections professionnelles, ainsi qu’un siège minimum dans au moins deux sections de la commission statutaire nationale.

Se trouvent hors jeu, de fait, les syndicats de spécialité comme l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), ou les syndicats médicaux reliés aux confédérations. « Nous comptons bien que cela change, et nous nous représenterons aux prochaines élections », réagit le Dr Olivier Varnet, du SNMH-FO.

En parallèle, d’importants dossiers restent en suspens. La pénibilité au travail, par exemple. Les cinq intersyndicats s’apprêtent à adresser un questionnaire aux 40 000 PH, pour connaître leur exposition aux risques chimiques, aux horaires alternants, au bruit... Le ministère et les intersyndicats se remettront autour de la table par la suite.

Le développement professionnel continu est également au point mort. Le ministère envisage des assises nationales du DPC avant la fin de l’année.

La gouvernance au cœur du bras de fer

C’est surtout la gouvernance hospitalière qui concentre les plus fortes critiques des PH. Que le directeur garde la main sur les nominations de chefs de pôle est vécu comme un affront. La création d’un corps de médecins remplaçants inquiète aussi. « Leur accorder un sous statut nous paraît dangereux. Les directeurs seront tentés de les embaucher à la place des titulaires », s’alarme le Dr Rachel Bocher, présidente de l’INPH.

Plusieurs intersyndicats de PH envisagent une journée de grève courant octobre, déconnectée de celle de la CGT (le 16 octobre). « Nous voulons faire bouger la loi sur la question de la place des médecins à l’hôpital et de l’attractivité des carrières », annonce le Dr Nicole Smolski, présidente d’Avenir hospitalier.

Delphine Chardon

Source : Le Quotidien du Médecin: 9347