Meilleure coordination

Pour fluidifier l’organisation des soins critiques, les textes prévoient également un minimum de contingent médical dans chaque unité, mais aussi la présence d’un « médecin coordonnateur de l’unité de réanimation », qui est « également le médecin coordonnateur de l’unité de soins intensifs polyvalents du plateau de soins critiques ». Une disposition pour « assurer un meilleur continuum entre soins intensifs et réanimation », indiquait, en mars dernier, Ségur.

« Le nouveau cadre définit des réanimations, des unités de soins intensifs polyvalents (USIP) ou de spécialités ayant vocation à se constituer en plateaux de soins critiques de taille suffisante pour garantir de bonnes conditions de fonctionnement », prévoyait encore le ministère. Est également actée l’organisation des soins critiques à l’échelle régionale puisque les services adultes ou pédiatriques doivent désormais faire « partie de la filière territoriale de soins critiques visant à favoriser et structurer les coopérations pour fluidifier les parcours de soins et notamment la gestion des transferts de patients », indique le décret.

Pour anticiper les pandémies à venir, le décret grave aussi dans le marbre la possibilité de disposer d'une réserve de soignants formés. Les unités de soins critiques devront désormais disposer d’un « plan de flexibilité » en ressources humaines, « permettant d’anticiper un surcroît d’activité en réanimation, dans un contexte de variations saisonnières ou de situations sanitaires exceptionnelles ». Le plan vise à constituer une réserve de soignants formés, pour venir en renfort des équipes de réa.

Former plus d'internes

À la publication des décrets, le Conseil national professionnel (CNP) de médecine intensive réanimation (MIR) a salué « une avancée », mais qui « ne répond néanmoins pas à l’ensemble des défis que rencontrent nos services ». Car, sur les 300 services de réanimation que compte le territoire, beaucoup souffrent encore de « pénurie chronique » de médecins. Au total, 330 postes de réanimateurs restent vacants, selon le CNP de MIR, qui souhaite désormais que l’organisation des soins critiques soit suivie « d’une augmentation durable du nombre de médecins formés à la spécialité ».

À quelques mois de la publication de l’arrêté d’ouverture des postes d’internes pour la rentrée prochaine, le CNP exige ainsi l’ouverture « d’au moins », 150 postes d’internes par an en médecine intensive réanimation sur les cinq prochaines années. L’année dernière, 21 postes supplémentaires avaient été ouverts en MIR à l’issue des ECN, passant de 74 internes à 95.