Le constat de la FHF est implacable. « Les difficultés de recrutement ou de fidélisation des médecins sont devenues réelles » dans les hôpitaux. Très élevé, le taux de vacance statutaire des postes de PH atteint 24 % en moyenne pour les temps plein et 41 % pour les temps partiel, avec des spécialités en grande souffrance.
En s’appuyant sur les travaux de sa commission permanente de l’attractivité médicale, la FHF expose un plan d’actions dont un des volets principaux porte sur la rémunération à l’hôpital qu’il convient de « rénover ».
Plusieurs facteurs « détournent les jeunes talents de l’hôpital », diagnostique la FHF. Non seulement les écarts de revenus des médecins entre les secteurs public et privé sont conséquents « surtout en début de carrière », mais la rémunération à l’hôpital reste « massivement fondée sur l’ancienneté sans valorisation de l’effort », qu’il s’agisse de l’investissement particulier dans le développement d’activité, du renforcement de la qualité ou de la participation à la vie institutionnelle.
La conséquence de cette situation est la révision des attentes à la baisse en matière de recrutement, déplore la FHF, mais aussi le recours massif à l’intérim médical dont les dérives ont été décrites par le rapport du député socialiste Olivier Véran. « Les postes vacants, le départ des PH vers le mercenariat accentuent encore le manque d’attractivité des établissements », résume la FHF.
Jeunes PH, gardes, remplaçants...: personne n’est oublié
Pour inverser la tendance, la FHF préconise d’actionner parallèlement plusieurs leviers.
Première piste : la revalorisation générale de la rémunération des PH « en particulier en début carrière ». La FHF suggère a minima de compenser le manque à gagner de l’année probatoire par la possibilité d’exercer une activité libérale (interdite aujourd’hui pendant cette période). Si la FHF dope la grille salariale des PH, elle préconise parallèlement un « tassement » dans l’avancement afin de donner moins de poids à l’ancienneté. Objectif : atteindre plus rapidement les niveaux de revenus atteints dans le secteur libéral, trop concurrentiel. Une autre mesure consisterait à mieux rémunérer les postes « considérés difficiles car en désert médical ». Les spécialités les plus en crise seraient privilégiées pour restaurer l’attractivité de ces postes.
La FHF n’oublie pas de recommander un geste pour mieux payer les gardes et astreintes. « Lors du passage de CCU-AH [chefs de clinique des universités-assistants des hôpitaux] ou AHU [assistants hospitalo-universitaires] à PH, la rémunération de garde est divisée par deux, aboutissant à une perte de salaire », insiste la FHF.
Afin de combattre l’intérim (6 000 médecins temporaires à des tarifs non régulés), la Fédération plaide pour la revalorisation des médecins remplaçants (4e échelon majoré de 10 %) sur un barème plus attractif, dans un cadre officiel. Une des propositions du rapport Véran était précisément de mettre en place un « corps » de médecins hospitaliers remplaçants, praticiens volontaires, gérés nationalement par le CNG.
Enfin, la FHF met sur la table deux propositions : une rémunération « variable » des PH dont les contours restent à définir (encadré) et des indemnités spécifiques pour les médecins ayant des responsabilités particulières comme le management d’une unité ou l’exercice de missions transversales.
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