CELA FAIT de nombreuses années que les instances de la radiologie réunies au sein du Conseil national professionnel de radiologie française alertent sur le retard français pour l’équipement en IRM et en scanners. En matière d’IRM, la « France fait partie des pays les moins bien équipés en Europe ou dans l’OCDE. Les délais de rendez-vous pénalisent les patients aussi bien pour les diagnostics de cancers que pour le suivi de ces pathologies », soulignait, fin août, la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) lors de la remise d’un rapport de la Direction générale de la santé (DGS) sur le plan cancer 2009-2013.
Chargé de mission à la Société Française de Radiologie (SFR), Julien-Aymeric Simonnet s’est livré à des comparaisons entre les différents pays de l’OCDE pour l’équipement en IRM et en scanners : « elles portent sur les chiffres de l’année 2010 qui sont les dernières données officielles disponibles et indiscutables », précise-t-il.
En 2010, la France était clairement dans le bas du classement avec le chiffre de 7 IRM par million d’habitants, devant notamment la République tchèque (6,3), le Royaume-Uni (5,9), l’Australie (5,6) ou Israël (2). « Tout en haut de ce classement, on trouve les États-Unis avec 31,6 appareils par million d’habitants devant la Grèce (22,6), l’Italie (22,4) ou l’Islande (22). Devant la France, on trouve aussi bon nombre d’autres pays européens, tels que l’Irlande (12,5), les Pays-Bas (12,2), l’Espagne et la Belgique (10,7) ou l’Allemagne (10,3) », détaille J.-A. Simonnet
Selon lui, aujourd’hui, la France a refait une petite partie de son retard pour atteindre ce qui était en 2010 le chiffre moyen de l’équipement en Europe, soit environ 10 appareils par million d’habitants. « Il convient de préciser que ce chiffre correspond aux appareils autorisés et installés dans le cadre des schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS). On ne prend pas en compte, dans ces études, les IRM de recherche, les IRM vétérinaires ou les appareils du service de santé des armées », souligne Julien-Aymeric Simonnet.
Scanners aussi.
Pour les scanners, toujours en 2010, la position de la France n’était guère plus en enviable par rapport aux autres pays de l’OCDE. Avec 11,8 appareils par million d’habitants, notre pays se situait à la 24e place dans ce classement de 28 pays. La France devançait seulement Israël (9,2), le Royaume-Uni (8,2), la Hongrie (7,3) et le Mexique (4,8). « Tout en haut de ce classement, on trouve l’Australie (42,8), l’Islande (37,7) ou la Corée (35,3), indique Julien-Aymeric Simonnet. Certains de ces pays très dotés en scanners n’ont pas le même recours à la radiologie dite conventionnelle. Cette pratique est en meilleure adéquation avec les recommandations du Guide du bon usage des examens d’imagerie élaboré par la SFR et la SFMN en collaboration avec 25 autres sociétés savantes ».
Ce classement montre aussi que bon nombre de pays européens (Danemark, Autriche, Italie, Suisse) ont plus de 25 scanners par million d’habitants. Un peu en dessous, l’Allemagne (17,7), l’Espagne (15) ou la Belgique (13,2), restent au-dessus de la France.
Entretien avec Julien-Aymeric Simonnet, chargé de mission à la Société Française de Radiologie (SFR) et au Conseil national professionnel de radiologie française (G4)
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