« Le maire enrage ». C’est en ces termes qu’une source proche du dossier évoque la réaction de Gérard Collomb face à ceux venus mettre leurs bâtons dans des roues qui s’annonçaient pourtant bien huilées afin de faire de ce patrimoine lyonnais un lieu de prestige, sans bourse délier !
Le coût de la réhabilitation et de la requalification de l’Hôtel-Dieu a, en effet, été estimé à 120 millions d’euros, soit une valeur de 3 000 euros/m2 ; et depuis sa réélection en mars 2008, le maire de Lyon a fait comprendre que cet établissement devait être cédé à un investisseur. Les cinq équipes choisies en janvier, parmi une quarantaine de propositions, comprennent donc chacune un investisseur, un premier architecte plus un second, spécialiste du patrimoine, et un hôtelier. Les dossiers devront être présentés au comité de pilotage de reconversion, d’ici au mois de juin, et le choix définitif d’une équipe sera entériné enoctobre 2010.
Aussi, le maire n’a-t-il pas apprécié la montée en puissance d’un collectif, librement créé par cinq personnalités du secteur de la santé à Lyon (1), armées d’une tout autre proposition, susceptible de concilier tradition humaniste et réalisme économique. Il aurait encore moins apprécié que ce collectif se permette de lui rappeler qu’il n’avait pas tenu ses promesses électorales concernant la vocation historique de l’Hôtel-Dieu.
Il n’en reste pas moins que le projet de Centre Européen de la santé, porté par le collectif, fait son chemin, d’autant qu’il a reçu le soutien de l’Espace régional de santé publique, de l’Espace prévention santé, de l’Antenne sociale de Lyon, ainsi que des responsables de la Mutualité et, surtout, du Conseil régional. Ce dernier a même décidé de financer une étude de faisabilité confiée à la société Alcimed. Au grand dam de Gérard Collomb, le directeur général de la Mutualité du Rhône, Francis Contis, étudie aussi la possibilité de transférer certaines activités ainsi que la Maison des adolescents à l’Hôtel-Dieu. Enfin, le projet de Musée de la santé, impulsé par le Pr René Mornex, reste d’actualité. Prévu sur 3 000 m2, il constitue le projet muséal numéro un en France et numéro trois en Europe. Le maire comme les investisseurs pourront difficilement faire table rase des projets qui demeurent l’unique raison d’être d’un tel édifice…
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