Après les déprogrammations massives à l'hôpital dues au Covid-19, quatre opérations chirurgicales sur dix n'avaient « toujours pas eu lieu » en avril dernier, selon l'UFC-Que choisir qui demande, ce jeudi, « la mise à contribution du secteur privé » pour résorber ce retard, « sans surcoût pour les usagers ».
Les vagues épidémiques qui ont submergé l'hôpital depuis mars 2020 ont fortement réduit l'activité des blocs chirurgicaux, dont les soignants ont été appelés en renfort dans les services de réanimation. D'après la Fédération hospitalière de France (FHF), les établissements de santé ont réalisé l'an dernier 900 000 interventions de moins qu'en 2019, soit une baisse globale de 15 %, plus ou moins marquée selon les spécialités.
Répartition efficiente des tâches
« La situation est loin de s'être résorbée », affirme l'UFC-Que choisir. Sur la base d'une enquête en ligne menée en avril auprès de 844 personnes, l'association de consommateurs soutient que « 39 % des opérations prévues entre mars 2020 et mars 2021 n'avaient toujours pas eu lieu, dont 27 % qui n'avaient fait l'objet d'aucune reprogrammation. »
Dans 81 % des cas, les patients témoignent de conséquences négatives pour leur santé. « 20 % des répondants soulignent que la déprogrammation de leur opération a eu pour effet d'aggraver leur problème de santé et 5 % pointent un retard dans le dépistage d'une maladie », écrit l'association. Dans la moitié des cas de déprogrammation, les opérations nécessitaient une hospitalisation complète. Ceux qui ont obtenu un nouveau rendez-vous doivent attendre en moyenne « 7 mois après la date initiale ».
Constatant que les hôpitaux publics ont accueilli la très grande majorité des malades du Covid, et donc subi davantage de déprogrammations, l'UFC-Que choisir appelle à « une répartition efficiente des tâches entre public et privé ». L'association demande ainsi aux agences régionales de santé (ARS) de « favoriser la mise à contribution du secteur privé (...) sans surcoût pour les usagers » et de « veiller à ce que l'ensemble des places disponibles dans les établissements de soins soient utilisées de manière à rapidement combler le retard pris ».
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