En plein cœur de la troisième vague de Covid-19, et alors que les hôpitaux sont sous pression depuis plus d'un an, un mail du conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) passe très mal auprès des médecins hospitaliers. Adressé en fin de semaine dernière, le message en question incite les PH à remplir leur dossier de développement professionnel continu (DPC), à la fois pour la période 2017-2019 mais aussi pour les trois années à venir.
« Est-ce le moment pour nous rappeler que nous devons nous reformer constamment ? Il ne viendrait pas à l'idée de demander à des militaires de faire des pompes quand ils sont sur un champ de bataille… », ironise le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARe). Une « injonction » très malvenue pour le syndicat, qui y voit carrément une « obligation » et craint que « des sanctions ordinales puissent être prises en l'absence de validation de ce dossier administratif ».
Usine à gaz
Or, le DPC reste « flou et même inconnu » pour nombre de médecins hospitaliers, affirme le Dr Anne Geffroy-Wernet, présidente du SNPHARe. Depuis sa création à la faveur de la loi Bachelot de 2009, « sa promotion n'a jamais été faite auprès des PH », poursuit l'anesthésiste-réanimatrice de Perpignan.
Le DPC « est une usine à gaz qui a fait la preuve de son inefficacité », écrit même le SNPHARe qui appelle à une réforme de la formation continue des médecins hospitaliers. La structure réclame « des moyens décents (...) en temps et en financement ». Cela passe par la « sanctuarisation de 15 jours de formation » et la création d'un budget ad hoc transparent équivalent à 5 % de la masse salariale et la simplification des parcours.
En parallèle, le SNPHARe appelle de ses vœux un « moratoire sur le décompte de formation continue des médecins hospitaliers pendant la période de la crise sanitaire ». Il souhaite l'ouverture d'une concertation sur le sujet « dans le cadre d'un chantier post-Ségur ».
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