Pour exprimer leur malaise, des soignants jettent leur blouse devant leur directeur

Camouflet ou coup d'éclat symbolique ? Une action des soignants de plusieurs hôpitaux en ce début d'année a beaucoup fait parler d'elle. Ce mardi 14 janvier, à l'hôpital Saint-Louis (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), des médecins et paramédicaux ont jeté leur blouse au sol pendant le discours des vœux de leur directeur.

Une manière pour eux d'exprimer leur ras-le-bol face à des conditions de travail toujours plus compliquées. Le même jour, plus de 1 000 médecins démissionnaient de leurs fonctions administratives pour alerter sur les mêmes raisons.

Largement filmées et diffusées, ces deux actions ont fait le tour des réseaux sociaux.

Vœux du directeur de l’hôpital St-Louis à Paris. Du jamais vu. pic.twitter.com/ZIUnuO900T

— Bernard Jomier (@BernardJomier) January 14, 2020

Lors de la cérémonie des vœux de la nouvelle directrice de l'hôpital de Chinon, Dominique Osu, les personnels ont jeté leurs blouses. Une manière pour eux de mettre en lumière leur mouvement de grève sans gêner les soins des patients. Image : Alexandre Robert. pic.twitter.com/XBocSS5lGY

— France Bleu Touraine (@FBTouraine) January 14, 2020

Hirsch : « Ma porte est ouverte »

Invité de la matinale de France Inter ce mercredi 15 janvier, le directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch a réagi au malaise exprimé par ces soignants. Il dit son « émotion » devant ces actions mais se veut constructif. « Des mesures ont été annoncées le 20 novembre, elles n'ont pas encore produit leurs effets, il faut qu'on se dépêche », exhorte-t-il.

Reprise de la dette, recrutements, « effet favorable des primes », Martin Hirsch se veut optimiste pour 2020 après une année 2019 « épouvantablement difficile dans les hôpitaux ». Dans son CHU, environ 250 médecins ont leur nom sur la liste des démissionnaires. Il leur tend la main : « ma porte est ouverte, on est à l'écoute ».