Des cardiologues du centre hospitalier William Morey de Chalon-sur-Saône ont dénoncé mercredi l'absence, dans la plus grande ville de Saône-et-Loire, de salle de coronarographie et d'angioplastie. Le CH possède une unité de soins intensifs cardiologiques (USIC) qui n'est pas équipée de centre de coronarographie/angioplastie. Or, 50 % des admissions dans les USIC concernent des syndromes coronariens aigus ou infarctus du myocarde qui nécessitent le plus souvent en urgence l'examen diagnostique des artères coronaires et une angioplastie.
Las, l'autorisation de coronarographie réclamée de longue date par le CH de Chalon aux autorités sanitaires se heurte aujourd'hui à l'opposition formelle… du CH de Macon et du CHU de Dijon qui redoutent une perte d'activité. « La démarche de coopération accrue [entre Chalon, Macon et Dijon] évoquée par l'ARS est une impasse totale, c'est pourquoi nous tirons la sonnette d'alarme », a expliqué ce jeudi au « Quotidien » le Dr Arnaud Dellinger, cardiologue, président de la CME.
À mi-chemin des quelque 130 kilomètres qui séparent la capitale bourguignonne, Dijon, de la préfecture du département, Mâcon, Chalon-sur-Saône est la ville la plus peuplée de Saône-et-Loire (45 000 habitants).
Sans coronaro, impossible de faire venir des spécialistes
Le recrutement et la fidélisation de cardiologues sont directement liés à l'existence de plateaux techniques complets. « Les jeunes médecins ne viennent plus dans une USIC sans coronarographie », explique le Dr Dellinger. À terme, cette absence d'autorisation risque donc de conduire à la fermeture de l'unité de soins intensifs cardiologiques située à Chalon, à une désertification médicale en cardiologie (alors que les besoins sont croissants) et, par ricochet, à des difficultés dans les spécialités liées (urgences, neurologie, réanimation…).
Pourtant, l'ARS Bourgogne Franche-Comté a reconnu en juillet 2016 le besoin exceptionnel de centre de coronarographie en Nord Saône-et-Loire… Mais l'opposition des hôpitaux de Mâcon et Dijon aboutit à une situation de blocage pour la demande d'autorisation du CH de Chalon. « Notre dossier est soutenu par les élus », veut croire le Dr Dellinger.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne