Dix mois après la signature des accords salariaux du Ségur de la santé, deux syndicats représentatifs des praticiens hospitaliers s'agacent de l'absence de mesures concrètes en faveur des carrières hospitalo-universitaires (MCU-PH et PU-PH).
À l’issue d'un cycle spécifique de négociation qui s'est terminé en mars, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère) aurait fait savoir qu' « aucune enveloppe budgétaire n'était prévue », affirment le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes, biologistes et pharmaciens des hôpitaux publics (SNAM-HP) et la Coordination médicale hospitalière (CMH), tous deux unis dans Alliance-Hôpital.
Pourtant, le ministère de la Santé comme celui de l'Enseignement supérieur « s'étaient engagés à la fin du Ségur à régulariser la situation des hospitalo-universitaires », rappellent les deux centrales. « Force est de constater que la déception risque d'être à la hauteur de l'espoir généré, avec des conséquences graves qui entraînent déjà le départ de nombreux HU ainsi que la renonciation de jeunes talentueux à s'engager dans la carrière », alertent encore les deux syndicats.
Grille, retraite : double enjeu d'attractivité
Les revendications portent à la fois sur le niveau de rémunération des hospitalo-universitaires et l'amélioration des retraites. Après les avancées pour les praticiens hospitaliers (PH) – ciblées en début et en fin de carrière – les deux syndicats réclament une refonte favorable de l'ensemble de la grille des HU, quel que soit leur échelon. « Il faut une augmentation de 10 % pour tous, faute de quoi en début de carrière les émoluments hospitaliers du PU-PH seraient inférieurs à ceux du MCU-PH », écrivent-ils. Autre requête : la reprise de toute l'ancienneté hospitalière, sans oublier les services hors UE (post-doc aux États-Unis par exemple).
S'agissant de leur retraite hospitalière, les HU demandent la prise en compte dans le calcul, non pas seulement de leur traitement indiciaire brut, mais bien de l'ensemble de leurs rémunérations et indemnités (gardes, astreintes et primes d'exercice). Ils souhaitent aussi la hausse du « taux de participation des employeurs hospitaliers pour la retraite complémentaire de 9 % à 15 % des émoluments, avant de passer à 21 % ».
Le « rachat des services auxiliaires » pour les HU nouvellement nommés est une autre revendication forte des deux syndicats. « Il est scandaleux que désormais tous les nouveaux HU nommés soient privés de la possibilité de prendre en compte les services hospitaliers accomplis avant leur nomination universitaire », dénoncent-ils.
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