Décidément, la révision de la grille de rémunération des praticiens hospitaliers (PH) provoque de vives critiques au sein de la profession.
Dans un communiqué au vitriol diffusé ce vendredi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARe) évoque un « carnage » à propos de cette mesure issue du Ségur de la santé. Il y a quelques jours, le Syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH-FO) parlait quant à lui d'« enfumage ».
En cause, la création de trois nouveaux échelons en fin de carrière, portant leur nombre total à 13. Le montant annuel des trois nouveaux paliers – d'une durée de quatre ans chacun – est fixé respectivement à 95 009,89 euros brut pour l'échelon 11 ; 100 009,89 euros brut pour l'échelon 12 et 107 009,89 euros brut pour le dernier stade. Jusqu'à présent, la grille s'arrêtait à 90 009,89 euros brut annuels.
Le piège du reclassement ?
Une « arnaque » dénonce le SNPHARe qui juge beaucoup trop longue cette durée de quatre ans fixée par échelon en fin de grille. Le décret présenté au Conseil supérieur des personnels médicaux, odontologistes et pharmaceutiques (CSPM) « allonge tellement les carrières qu'il rend inaccessible le ou les derniers échelons », avance même le syndicat.
L'organisation syndicale pointe le problème du reclassement des PH en exercice, de leur échelon actuel vers la nouvelle grille. Telle qu'établie, la règle prévue ferait « perdre à l'ensemble des praticiens nommés avant 2020 quatre ans d'ancienneté vis-à-vis de ceux nommés à partir de cette année », calcule le SNPHARe. « Ainsi, la fidélité à l'engagement dans le service public est punie ! » Sur le terrain, « les recours des praticiens contre leurs arrêtés de reclassement sont légion », avance déjà le syndicat.
Il demande l'application de dispositions transitoires aux PH nommés avant 2020, c'est-à-dire que l'ancienneté de l'ensemble des PH « soit recalculée de manière égale ».
Insulte aux praticiens
Tout aussi remontés, les syndicats Action praticiens hôpital (APH) et Jeunes Médecins dénoncent à leur tour le « piège » du Ségur. « Cette mesure est non seulement injuste, portant une rupture d'équité entre les praticiens mais aussi complètement hors sol, mettant en danger la santé des praticiens comme celles de nos concitoyens », plaident-ils ensemble. Pour ces deux raisons, APH et Jeunes Médecins ont annoncé avoir déposé un recours devant le Conseil d'État.
La méthode adoptée par l'exécutif pour faire passer ce décret leur reste en travers de la gorge. Aux dires des deux syndicats, le passage du texte devant le CSPM n'aurait suscité l'approbation que d'une seule des structures présentes. « L'argument de l'urgence calendaire est une insulte aux praticiens hospitaliers, un mépris pour la reconnaissance de leurs métiers et de leur investissement au service de nos concitoyens », écrivent-ils.
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