Trois plans mais pas d'issue

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Publié le 24/03/2020
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Pendant des mois, les hospitaliers ont martelé leurs revendications : 300 euros net d'augmentation de tous les salaires ; un ONDAM à 4 % ; la fin de la T2A et de la fermeture des lits ; la rénovation de la gouvernance. En réponse, la ministre de la Santé a annoncé trois plans crescendo pour tenter de calmer la colère.

14 juin : 70 millions d'euros ciblés sur les urgences

- prime de risque de 100 euros net mensuels versée en juillet pour 30 000 agents non médicaux (brancardier, aide-soignant, secrétaire, infirmière, etc.) des urgences et des SMUR

- prime de coopération (délégations de tâches) de 100 euros brut mensuels pour les infirmiers et aides-soignants

- 15 millions d'euros de crédits estivaux pour les urgences en tension

9 septembre : 754 millions d'euros sur trois ans

- annonce de la création du service d'accès aux soins (SAS) universel pour réguler le recours aux urgences à l'été 2020

- 50 maisons médicales de garde supplémentaires à proximité des urgences avant fin 2019

- vidéo à distance intégrée début 2020 dans tous les SAMU

- formation d'infirmiers en pratique avancée aux urgences en septembre 2020

- extension de la prime de risque aux assistants de régulation médicale

- création d'antennes (par modification réglementaire en 2020) des services d’urgences ouvertes sur une partie des 24 heures

- nouvelle offre de transport paramédicalisée en 2020

20 novembre : ONDAM en hausse et reprise de dette 

- Reprise partielle mais conséquente de la dette des hôpitaux sur trois ans (10 milliards sur 30 milliards) 

- 300 millions d'euros de rallonge dès 2020 avec un ONDAM hospitalier porté à 2,4 % (+0,3 point) ; 150 millions d'euros par an sur trois ans en soutien dans l'investissement courant (achat de petit matériel, rénovation)

- dégel de 400 millions d'euros de créditsrénovation légère)

- primes pour les paramédicaux : extension de la prime d'engagement dans la carrière hospitalière (PECH, jusque-là réservée aux médecins) aux infirmières spécialisées et aux manipulateurs radio avec un montant à deux niveaux (10 000 euros et 15000 euros) ; prime spécifique annuelle pérenne de 800 euros net pour 40 000 infirmiers et aides-soignants franciliens qui gagnent moins de 1950 euros par mois

- primes pour les médecins : revalorisation de la PECH de 50 % sur les deux niveaux initiaux, désormais de 15 000 et 30 000 euros ; augmentation et élargissement de la prime d'exercice territoriale (PET, actuellement de 250 à 1 000 euros brut mensuels selon le temps de travail) ; fusion des quatre premiers échelons du statut de PH, accès plus rapide à l'indemnité de service public exclusif (ISPE, 490 euros par mois pour un PH temps plein)

- forfait d'intéressement collectif de 200 à 600 euros pour chaque membre d'une équipe de soignants impliquée dans un projet d'amélioration de la qualité des soins (décret à venir). 600 000 soignants et médecins sont visés.

A. B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin