La campagne budgétaire des établissements de santé impose aux hôpitaux de dégager 577 millions d’euros d’économies en 2014. Des efforts sont attendus sur le médicament, les produits de santé, l’organisation interne des établissements. Le principal levier repose sur les achats : 300 millions d’euros d’économies sont escomptés grâce à leur optimisation.
Cette stratégie est mal pensée et vouée à l’échec, selon Yvon Bertel-Venezia, directeur de la centrale d’achat de l’hospitalisation publique et privée (CAHPP), la plus ancienne en activité. Fondée il y a 40 ans, la CAHPP gère les achats de 3 300 établissements, dont 600 publics. Elle dépense 4 milliards d’euros par an en restauration, chauffage, médicaments, dispositifs médicaux...
Le programme national PHARE (« performance hospitalière pour des achats responsables ») lancé par le ministère de la Santé ne trouve pas grâce aux yeux d’ Yvon Bertel-Venezia : « Notre centrale avait déjà négocié des ristournes de 15 % à 20 %. Comment espérer rajouter 20 % de ristourne supplémentaire ? L’espoir mis dans PHARE est faussé, les économies ne seront pas au rendez-vous. Sans compter que les prix négociés dans le cadre de ce programme sont supérieurs aux nôtres. Nos prix sont 10 % plus bas pour le médicament, 20 % à 50 % plus bas pour le linge, l’ascenseur, le gaz, 34 % plus bas pour la téléphonie... À la clé, ce sont des millions d’économies. »
Le directeur de la CAHPP appelle la direction générale de l’offre de soins à l’associer au programme PHARE. « Les laboratoires ne sont pas là pour faire de cadeaux, et nous sommes là pour dépenser le moins d’argent possible. Nous serons plus forts ensemble plutôt que l’un contre l’autre », conclut Yvon Bertel-Venezia.
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