Une bonne centaine (122) des 153 000 personnes qui ont fréquenté les urgences de l'hôpital Tenon entre janvier 2012 et mars 2015 étaient centenaires, leur âge moyen de 102 ans (78 % de femmes et 22 % d’hommes).
Les modalités de leur arrivée aux urgences et de leur prise en charge ont été comparées à 10 ans d’intervalle, sur la période de l'étude versus 2002-2005, à Tenon toujours. Pour 40 % des centenaires accueillis, le motif de leur arrivée était une chute (un boulevard de prévention) ; les problèmes respiratoires (pneumopathie d’inhalation ou infection pulmonaire) étaient en deuxième position. Par rapport à 2002-2005, où le premier contact avant transfert était médical dans la grande majorité des cas (81 %, le médecin de famille surtout), ces centenaires ne sont évalués par un médecin que dans 47 % des cas en 2012-2015. « Ils arrivent donc directement aux urgences aujourd'hui, volontiers dans un camion de pompiers, peut-être parce que leur médecin est moins disponible », suggère le Dr Gast. Manquent alors, dans ces circonstances, les documents qui permettraient de mieux comprendre, plus rapidement, l’« histoire de la maladie ».
Un taux d'hospitalisation stable
Le taux d’hospitalisation au décours est stable, respectivement 56 et 66 % (la différence n’est pas significative) et le taux de mortalité également (56 et 66 %). La durée de séjour est en baisse (7 vs 10 jours), probablement parce que le « tri » s’opère très naturellement à Tenon, des centenaires qui seront dirigés vers le service porte des urgences pour une sortie rapide (après 24-48h) et des autres qui requièrent une hospitalisation plus longue. Ils vivent en institution (51 %) ou au domicile (49 %), dans des proportions pratiquement inchangées en 10 ans. Enfin, il s’écoule en moyenne 4h48 entre le premier contact (l’infirmière d’accueil) et l’orientation finale, 2h20 entre l’examen par le médecin et l’orientation finale… « Des délais de prise en charge à l’arrivée aux urgences sûrement perfectibles », reconnaît-elle.
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