Une centaine de membres du personnel hospitalier des Hauts-de-France se sont rassemblés mardi devant l'hôtel de ville de Lille pour dénoncer leurs conditions de travail et les réponses « insuffisantes » de l'État.
« Urgences en péril », « Ras la seringue, ça va piquer », pouvait-on lire sur les banderoles ou au dos des blouses blanches des manifestants qui ont, à travers des slogans et des chants, interpellé le gouvernement et la maire de Lille, Martine Aubry, également présidente du conseil de surveillance du CHU.
« Le manque de moyens se traduit à plusieurs niveaux », a affirmé Vincent Porteous, sage-femme anesthésiste au CHRU de Lille. « Le personnel est obligé de faire beaucoup plus avec beaucoup moins », avec « des heures supplémentaires régulières qui font exploser les temps de journée, et des difficultés pour récupérer ».
Par ailleurs, les locaux « sont aujourd'hui inadaptés à l'explosion de la demande », ce qui « a une incidence sur la qualité de la prise en charge », a-t-il déploré.
Confrontée à la colère des urgences, en grève depuis cinq mois, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a débloqué en juin 70 millions d'euros, destinés entre autres à financer une prime mensuelle de 100 euros net.
Mais ces primes sont jugées insuffisantes d'autant plus qu'elles « ne sont pas accordées aux assistants de régulation médicale » (ARM),regrette Cédric Givaudan, ARM au SAMU de Lille depuis 13 ans, « alors qu'on est censés être le premier maillon de la chaîne de l'urgence ».
« Il y a des réponses, du déclaratif. Tout le monde est d'accord avec nous […], mais dans les réponses on est complètement à côté de la plaque. On attend plus de personnel, qu'on supprime les zones d'attente dans les couloirs, on attend du personnel de médiation, de sécurité, ça ne vient pas », a déploré Vincent Porteous.
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