Après plus de six mois de mobilisation, les soignants des urgences en grève entendaient maintenir la pression ce jeudi 26 septembre en organisant des rassemblements un peu partout en France, rejoints par des organisations de médecins réclamant comme eux « plus de lits, plus de personnel et une valorisation salariale ».
Des revendications non satisfaites par le plan de « refondation » des urgences présenté le 9 septembre par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui n'a pas permis d'enrayer ce mouvement inédit par sa durée et son ampleur.
Son initiateur, le collectif de paramédicaux Inter-Urgences recensait ce mardi 260 sites en grève, soit plus de la moitié des structures publiques, à quelques jours de la présentation du projet de budget de la Sécurité sociale.
Nancy, Dijon, Toulouse...
Soutenus par l'intersyndicale Sud-CGT-FO, infirmiers et aides-soignants grévistes veulent étendre la mobilisation à tout l'hôpital. « Pour l'instant, on ne lâche rien, on espère que l'appel du pied aux collègues des autres services va marcher », résume Corinne, aide-soignante qui a participé au rassemblement qui s'est tenu cet après-midi sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris. D'autres actions ont également été organisées à Nancy, Saint-Quentin, Dijon, Toulouse, Brest ou encore Bordeaux.
Les paramédicaux peuvent déjà compter sur l'association des médecins urgentistes de France (AMUF), qui a récemment rejoint la grève.
Comme elle, l'intersyndicale de praticiens hospitaliers APH soutient les actions prévues aujourd'hui sans pour l'heure déposer de préavis. « C'est trop tôt », justifie son président Jacques Trévidic, qui envisage de rejoindre la mobilisation nationale prévue durant l'automne par le collectif et les syndicats.
Incrédulité
Alors que « l'hôpital public est en train d'agoniser », l'APH réclame « un niveau de financement [...] en rupture avec la gestion par la pénurie en vigueur depuis dix ans ».
Sur la même ligne, plus de 2 300 professionnels de santé réunis au sein d'un collectif inter-hôpitaux, dont 400 médecins chefs de service, ont appelé dimanche 22 septembre la convocation d'« états généraux » devant mener à un « plan d'urgence » pour « sauver » les hôpitaux publics, où selon eux « la sécurité n'est plus assurée ».
Mais le gouvernement, qui présentera lundi prochain le budget de la Sécurité sociale, ne prévoit pas de rallonge budgétaire au-delà de la hausse prévue en santé.
D'où l'incrédulité des grévistes face aux 750 millions d'euros mis sur la table sur trois ans pour résoudre la crise des urgences mais qui s'inscrivent dans ce cadre budgétaire contraint. « Il faut rouvrir des lits tout de suite sinon on n'arrivera à rien », assure le président de l'AMUF Patrick Pelloux, par ailleurs très remonté contre la mesure la plus coûteuse du plan, le futur service d'accès aux soins ou SAS, qui vise à réguler les appels aux secours en ligne ou par téléphone 24 heures sur 24. « On va mettre 340 millions d'euros à réinventer ce qui existe déjà » avec le SAMU, a-t-il déploré.
Vers un moratoire sur les fermetures des maternités ? Les obstétriciens du Syngof disent non
Hôpitaux de Marseille : « l’affaire Adida est une déflagration », juge le DG de l’AP-HM François Crémieux
Santé des soignants : deux prix pour valoriser l’engagement des blouses blanches pour leurs pairs
Accès aux soins psy : l’alerte de la FHF