Sans grande surprise, le Dr Patrick Bouet a été réélu mercredi 22 juin pour un second mandat à la présidence du Conseil national de l'Ordre des médecins. 46 conseillers nationaux sur 50 lui ont renouvelé leur confiance*.
Le patron du CNOM a rendu publique ce jeudi sa feuille de route pour son nouveau mandat triennal. « On est réélu sur un projet, pas sur un bilan », a déclaré le généraliste de Villemomble (93), âgé de 60 ans. Le sien se décline en plusieurs chapitres.
Le président entend tout d'abord poursuivre la transformation de l'Ordre, avec une ambition affichée de toiletter le code de déontologie pour « l'adapter aux propositions que nous ferons », en matière d'organisation des soins, de territorialité ou de recertification, les grands chevaux de bataille de l'institution.
Simplifier l'organisation territoriale
Patrick Bouet a insisté sur la nécessité de poursuivre le travail de pédagogie autour du concept de bassin de proximité de santé, qu'il entend substituer à terme aux groupements hospitaliers de territoire (GHT) prévus par la loi de santé. « Dans ces groupements argumente-t-il, rien n'est clair ». Il est selon lui nécessaire de « simplifier cette organisation territoriale, la rapprocher des acteurs, et l'organiser à partir du terrain ».
La réforme de l'ensemble des études médicales figure également parmi les priorités ordinales. Le numerus clausus n'est plus un outil de régulation adapté, estime le patron de l'Ordre, les épreuves classantes nationales (ECN) doivent être interrégionalisées, et les terrains de stage doivent être multipliés en ville.
La recertification est également un important enjeu du mandat qui s'ouvre. « L'Ordre est l'animateur naturel du maintien de la compétence, assure le Dr Bouet, nous allons donc travailler à être le maître d’œuvre du portfolio. » La recertification ne consiste pas à repasser un diplôme, « mais à analyser des parcours individuels par un système de pairs », insiste le président de l'Ordre qui entend être maître-d'œuvre du dispositif, l'expertise étant de la responsabilité des collèges de spécialités.
Maître-d'œuvre de la recertification
En tout état de cause, la recertification ne doit pas être faite par la future Agence nationale du DPC, qui est attendue le 1er juillet prochain et « n'a pas vocation à attester la compétence ».
L'Ordre compte enfin s'inviter dans le débat autour de la prochaine élection présidentielle en rencontrant les états-majors ainsi que les groupes parlementaires. Le Dr Bouet entend réaffirmer les dix propositions de réforme pour l'avenir de la santé élaborées lors de la grande consultation menée à l'automne dernier. « À cette occasion, nous prendrons des initiatives, tant au niveau national que dans les territoires, pour que la santé ne soit pas l'oubliée de 2017 », conclut le président réélu.
* Le bureau est peu modifié : le secrétaire général reste le Dr Walter Vorhauer, le trésorier est le Dr Jackie Ahr, et les vice-présidents les Drs André Deseur, Jacques Lucas, Andrée Parrenin et Patrick Romestaing. À noter que le Dr Jean-Marcel Mourgues prend la tête de la section Santé publique.
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