Réforme du second cycle et accès à l'internat

Les pistes de travail pour remplacer les ECN

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Publié le 28/01/2019
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Les modalités d'évaluation des carabins à l'issue du second cycle rénové – qui concernera les étudiants de 4e année en 2019 – prennent forme.

Un premier bilan des groupes de travail constitués dans le cadre de la réforme des études médicales est achevé. Ces ateliers – constitués des doyens, enseignants, carabins et tutelles – ont planché sur le système de sélection qui remplacera les épreuves classantes nationales (ECN) dont la suppression a été officialisée dans l'avant-projet de la loi santé en 2019. Le travail « avance bien », confie la présidente de l'ANEMF, Clara Bonnavion.

La nouvelle procédure d'accès aux spécialités – baptisée « matching » – reposera sur un trépied intégrant l'évaluation des connaissances théoriques, des compétences et une prise en compte du parcours de l'étudiant. « Le cadre du matching est posé, les arbitrages sont attendus sur les périodes d'évaluation, le nombre de jours dédiés, la façon de prendre en compte le parcours étudiant, etc », ajoute la présidente de l'ANEMF. 

Fin du tout QCM 

Pour en finir avec le bachotage obsessionnel qui pénalise les formations en stage, la nouvelle méthodologie promet de sortir du « tout QCM ». Les connaissances seront testées en fin de 5e année. Les QCM seront « enrichis » pour « être plus proche de la réalité », l'introduction de la vidéo est souhaitée.

Des questions à réponse ouverte courte (QROC) seront prévues « sur des points clefs du programme afin de mieux représenter le raisonnement clinique ». Le test de concordance de script (TCS) fait son entrée dans la docimologie. Cet exercice permet d’évaluer le raisonnement clinique de l'étudiant et « sa capacité à prendre des décisions pertinentes dans des cas complexes, ou en situation d’incertitude, en les confrontant aux avis d’un panel d’experts », expose la Haute Autorité de la Santé (HAS).

Le programme de révision sera allégé. « Les collèges de spécialités, servant souvent de référence lors de l’enseignement des connaissances, ont été missionnés pour présenter pour fin février une première version réduite et hiérarchisée des référentiels qu’ils écrivent », lit-on dans la présentation de l'ANEMF. Trois degrés seront définis : le rang A (connaissances indispensables fondamentales), le rang B (connaissances de spécialités maîtrisées par tous les médecins) et le rang C (éléments de spécialités, au programme du troisième cycle). Les carabins « devront obtenir une note minimale aux questions relevant du rang A », précise l'ANEMF pour garantir « un niveau minimum à tous les futurs internes »

Place aux ECOS

S'agissant de l'examen des compétences cliniques et relationnelles, les groupes de travail s'accordent pour exclure les « notes de fin de stage » (risque d'inéquité) et pour privilégier les « ECOS » (Examen clinique objectif structuré). En fin de sixième année, l'étudiant devra résoudre une dizaine de situations cliniques avec un patient simulé face à un jury interdisciplinaire (d'une autre faculté).

Enfin, la prise en compte du parcours de l'étudiant fait encore débat. L'ANEMF propose de « plafonner le nombre d'expériences valorisables » afin d'éviter une « course à l'expérience ». Elles pourront être d'origine universitaire (options, masters, stages à l'étranger) ou non (expérience associative, professionnelle). Il s'agira de mettre en lumière des « aptitudes acquises » pouvant servir au futur exercice.

L'ANEMF réclame des garde-fous. « Le dossier anonymisé (qui retrace le parcours) sera déposé en fin de 6e année pour que l'étudiant ait eu du temps pour le constituer, explique Anatole Le Guillou, vice-président en charge des études médicales. Il ne devra pas y avoir de critères exclusifs et l'offre dans chaque UFR devra être uniforme. »  


Source : Le Quotidien du médecin: 9719