Quand avez-vous su que vous vouliez devenir généraliste ?
Délia Bonis. Petite, je me faufilais pour regarder avec ma mère la série « Urgences » et me coucher un peu plus tard. J’ai toujours adoré la médecine. À l’adolescence, j’ai changé de médecin traitant et rencontré une généraliste exceptionnelle. En plus d’être très compétente, elle prenait de mes nouvelles par téléphone dès que j’avais un problème aigu. J’ai trouvé magnifique de créer une telle relation avec ses patients et je me suis dit que c’était ce que je voulais faire.
Votre stage d'externat vous a-t-il confortée dans votre choix ?
D.B. Entre la 5e et la 6e année, j’ai effectué mon seul stage en libéral chez un généraliste toulousain. J’en attendais beaucoup et je n'ai pas été déçue. Il était brillant, très compétent et je me suis éclatée durant ce stage. Il n’y avait alors plus de doute.
Qu’est-ce qui vous attire dans cette spécialité ?
D.B. Je ne voulais pas travailler à l’hôpital où la hiérarchie est très marquée. Je ne veux pas avoir des supérieurs mais des collègues. Mon externat a été très stimulant avec des cas très complexes mais ce que je veux, en tant que médecin, c'est pouvoir soigner tout le monde. La médecine générale m'apparaît être la plus diversifiée des disciplines. C’est génial de passer d’un nourrisson à une femme enceinte, puis à un senior, cela me donne l'impression de voyager un peu dans toutes les spécialités. Cette spécialité permet aussi ce créer une relation privilégiée avec le patient. Pendant mon stage en libéral, j’ai senti leur reconnaissance. C'est très agréable. Et enfin, même si cela peut paraître fainéant, cet internat est l’un des seuls à permettre après six ans de sacrifices de profiter de son entourage et de s’adonner à d’autres passions.
Savez-vous à quoi vous attendre ?
DB. Je suis ultra-renseignée sur la maquette de la spécialité. J’ai même regardé les évaluations de stage pour savoir ce qui m’attend ! Plus tard, je me verrais bien exercer en maison de santé dans une petite ville, mais sans être en campagne profonde. Je ne m’imagine pas travailler seule. J’aime bien échanger, avoir des avis, de la compagnie.
Le choix de la médecine générale est-il facile à porter ?
DB. Je l’assume mais beaucoup de gens pensent qu'un étudiant qui choisit médecine générale a forcément fini mal classé. Des personnes ayant choisi d'autres spécialités m'ont dit : « Oh, tu veux faire MG… », avec un ton un peu hautain.
La profession traverse une période difficile… Avez-vous des craintes ?
DB. Pas vraiment. Dans tous les cas, je gagnerai bien ma vie. L'argent n'est pas ma motivation première. Aujourd'hui, ma vraie crainte, c'est de commettre une erreur médicale dans un domaine parce que je ne pratique pas assez. Les contraintes du métier, je n’ai pas encore envie d’y réfléchir !
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