Depuis mai 2021, le passage par la case médecin pour obtenir un certificat de non-contre-indication à la pratique sportive (hors discipline à contrainte particulière) n’est plus incontournable pour les enfants mineurs, excepté pour ceux qui présentent une maladie chronique.
Inscrit dans la loi « d’accélération et de simplification de l’action publique » du 7 décembre 2020, ce changement vise à libérer du temps médical aux médecins généralistes mais aussi à simplifier la pratique du sport chez les plus jeunes.
Remplacé par un questionnaire de santé à remplir par les parents, ce précieux sésame qui conditionnait l’inscription d’un enfant à une discipline sportive est désormais bel et bien tombé aux oubliettes, à en croire le Dr Corinne Le Sauder, médecin généraliste à la tête de la Fédération des médecins de France (FMF). « Désormais, nous produisons ces documents vraiment à la marge », reconnaît-elle.
Moins de certificats, moins de prévention ?
Si la praticienne dit « ne pas regretter ces certificats de sport, paperasse inutile dans certains cas », elle regrette en revanche le temps de prévention que ces consultations permettaient.
« Il est vrai qu’avant, je voyais les enfants plus régulièrement. J’en profitais pour les mesurer, les peser, vérifier qu’ils n’aient pas une scoliose, parler de l’alimentation si jamais il y avait du surpoids, examiner les yeux, les oreilles et faire le point sur les vaccins… Environ 45 minutes, le temps de tout passer en revue ! », témoigne-t-elle.
Médecin généraliste et président du Syndicat national des médecins du sport-santé (SNMS-Santé), le Dr Marc Rozenblat, historiquement opposé à ce changement, plaide aujourd’hui pour que soit inclus un examen dédié à la pratique physique et sportive lors des consultations obligatoires prévues aux âges de 9, 12 et 15 ans.
« Ces examens doivent être scrupuleusement réalisés par le médecin traitant et inscrits dans le carnet de santé de l’enfant », défend-t-il. Selon lui, « effectuer un électrocardiogramme au moins une fois sur l’une de ces trois consultations permettrait par ailleurs de détecter des pathologies cardiaques plus difficilement décelées lors d’examens cliniques ».
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