Quelques jours après la publication des résultats d'une enquête nationale sur le sexisme pendant les études de médecine, menée par l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI), le Conseil national de l'Ordre des médecins prend position ce mardi et réaffirme son engagement contre le harcèlement sexuel.
L'enquête de l'ISNI révélait que 86 % des 3 000 internes ayant répondu à son enquête avaient été victimes de sexisme durant leur cursus. Un sur dix déclarait même avoir déjà été harcelé sexuellement.
En octobre, l'Ordre invitait les victimes de harcèlement à briser l'omerta.
Dans un document de cinq pages, le CNOM va aujourd'hui plus loin en reconnaissant l'existence « de harcèlement et d'abus sexuels » dans le milieu médical et sa volonté d'engager les procédures disciplinaires en toute « transparence » quand elles s'imposent. Ne voulant « en aucun cas stigmatiser l'ensemble des professionnels », il dit s'engager aux côtés des victimes « contre des comportements inacceptables ».
« Saisissez l'Ordre »
« La profession tout entière doit se mobiliser pour dénoncer et combattre le harcèlement sexuel dans le milieu médical, déclare le patron de l'Ordre, le Dr Patrick Bouet. Le généraliste invite les victimes à « saisir l'Ordre dès lors qu'un médecin est mis en cause » et les assure que son institution sera « toujours un allié important » à leurs côtés.
Transparence, prévention, sanction
L'Ordre rappelle que les conseils départementaux ordinaux sont dans l'obligation « d'entamer systématiquement la procédure habituelle » à la réception d'un signalement de harcèlement sexuel et ce, qui que soit l'auteur, « conformément aux principes de transparence ».
Le CNOM invite les médecins à ne pas « minimiser ou ignorer » des actes pouvant être perçus comme sexistes ou comme du harcèlement. « Il vaut mieux les prévenir pour s'en préserver », indique-t-il.
Enfin, en cas d'actes avérés, l'institution rappelle qu'il « appartient aux chambres disciplinaires de les juger en toute indépendance ».
« Indépendamment des condamnations qui relèveraient du droit commun, la transgression de ces règles déontologiques est sanctionnable par les Chambres disciplinaires de l'Ordre », précise le CNOM dans sa communication publique. La sanction ultime dans ce cas de figure est bien évidemment la radiation et l'interdiction d'exercice.
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