Sa décision était attendue de longue date. Ce jeudi, l'Ordre des médecins, réuni en conseil national, s'est enfin prononcé sur le dossier sensible de l'homéopathie.
Joint par Le Généraliste, deux conseillers ordinaux ont expliqué que la décision avait été prise de « suspendre la situation dérogatoire du droit au titre d'homéopathe », confirmant une information révélée sur Twitter par un journaliste de l'APM. « Il a été décidé que l'homéopathie qui disposait jusqu'à présent d'une dérogation concernant la règle des droits au titre n'en bénéficiera plus », nous précise-t-on. Dorénavant, le titre en homéopathie reviendra « dans le droit commun de tout droit au titre ».
L'Ordre souligne dans un communiqué avoir émis le souhait à plusieurs reprises « que soit éventuellement créé un Diplôme Interuniversitaire d’homéopathie, qui aurait permis de faire évoluer ce droit au titre ». Et l'instituton de poursuivre : « en effet, parmi les critères généraux d’évaluation aujourd’hui à l’oeuvre pour accorder le droit au titre figurent notamment l’exigence d’une formation universitaire validée de type DIU, d’une formation qui respecte les règles de déontologie médicale, d’une formation n’ayant pas de lien d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique ».
Pas de rétroactivité
Conséquence directe de la décision du CNOM : les futurs médecins titulaires d'un diplôme d'homéopathie ne pourront pas le faire valoir automatiquement sur leur plaque ou sur leurs ordonnances sauf si ce diplôme est reconnu par la commission du droit au titre.
Cette mesure n'est évidemment pas rétroactive et n'a aucun effet pour les médecins homéopathes déjà en exercice, comme nous l'avait annoncé le Dr Patrick Bouet, président de l'Ordre.
Cette prise de position « prudente de l'Ordre », de l'avis d'un conseiller, fait suite à la décision d'Agnès Buzyn en juillet de dérembourser l'homéopathie à compter du 1er janvier 2021. La ministre de la Santé s'étant rangée à l'avis de la Haute autorité de santé (HAS) qui avait conclu à l'« efficacité insuffisante » de cette méthode alternative.
Cette décision alambiquée de l'Ordre, qui renvoie en partie la responsabilité aux doyens de maintenir ou non les diplômes universitaires d'homéopathie, ressemble à une manoeuvre pour ménager les quelque 4 000 médecins homéopathes exerçant en France.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique