Le généraliste. Dans quel contexte s’est déroulée cette étude ?
Irène Supper. C’est un travail de thèse que j’ai dirigé, réalisé par Alicia Pillot sur la transférabilité et qui compte parmi les 54 travaux de thèses réalisés dans le cadre du projet Ecogen. Elle a été motivée par le sujet ainsi que par l’opportunité de participer à un projet national en médecine générale.
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la transférabilité de certaines procédures de soins ?
I.S. Cela fait déjà 4 ans que je travaille dans ce domaine dans le cadre de ma thèse de sciences sur la coopération entre les professionnels de santé. Concernant la transférabilité, ce qui m’a intéressé, c’est en partie le contexte de la démographie médicale et son évolution. Mais il s’agissait surtout de voir comment on pouvait améliorer un peu l’efficacité de chaque professionnel de santé, de réussir à optimiser l’utilisation des compétences de chacun là où, finalement, on en a le plus besoin. Au final, il s’agit de voir comment améliorer la qualité de ce que fait chaque professionnel afin qu’il exerce au mieux dans son domaine de compétences et lui permettre de recentrer son travail sur son champ de spécificités au bénéfice de la qualité des soins.
Dans quelle mesure la littérature étrangère vous a-t-elle inspiré pour cette étude sur la complémentarité entre les professionnels de santé ?
I.S. À l’heure actuelle, on voit que les expérimentations menées à l’étranger étaient très centrées sur une maladie particulière, ou sur un professionnel particulier vis-à-vis du médecin généraliste. Et, souvent, avec un contexte plutôt de subordination entre les professionnels. Alors que nous voyons, finalement, que si nous voulons réussir à « optimiser » les équipes de soins primaires et le travail de chacun au sein de ces équipes, nous sommes obligés de nous recentrer sur le patient et, du coup, sur l’interprofessionnalité. Celle-ci doit être entendue au sens large, pas uniquement sur des binômes de professionnels. Il faut voir les choses dans la perspective de l’équipe et du patient, et pas seulement du point de vue d’un seul professionnel, si l’on souhaite améliorer la qualité des soins.
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