« Remettre au dialogue social les dispositions de la loi »... C’est la demande formulée jeudi par le président du Conseil National de l’Ordre des médecins (Cnom) qui rejoint en cela le positionnement des syndicats, leurs motifs de mécontentement aussi. Patrick Bouet, a profité de sa conférence de presse de rentrée pour se positionner sur le contenu de la loi de santé. Au rang des principaux griefs du président de l’Ordre, la gouvernance. Selon lui, la centralisation du pouvoir au profit des directeurs d’ARS doit être freinée, sous peine de créer des inégalités régionales, comme pour la PDS. « La loi doit créer les contre-pouvoirs nécessaires » souligne-t-il. critique aussi, mais en sens inverse au niveau de la démocratie sanitaire « Le texte ne va pas assez loin, il envisage que les gens se parlent, mais pas qu’ils soient associés aux décisions ».
Sur les délégations des tâches organisées par le projet Touraine, la position ordinale est claire : « Le problème c’est la façon dont elle est conçue. On ne peut pas parler d’un côté de coopération entre professionnels, et d’un autre organiser leur confrontation. On ne peut pas toucher à la définition des contenus des métiers, et superposer les compétences », souligne Patrick Bouet.
Et puis, alors que les syndicats sont dans l’ensemble très remontés contre le projet de tiers payant généralisé, l’accueil est plus nuancé du côté de l’ordre, « Dans ce projet, il n’y a pas d’éléments de nature anti-déontologique. Mais le tiers payant, ne peut pas être considéré comme "La" solution de l’accès aux soins, et il doit y avoir une garantie de simplification administrative », observe le généraliste de Seine-Saint-Denis.
Au total, une modification du texte avant la présentation en conseil des ministres est pourtant indispensable pour l’Ordre. De façon plutôt inédite de la part de l’Ordre, le CNOM a d’ailleurs exprimé son soutien aux grévistes du 30 septembre, comme à ceux à venir chez les internes ou dans les hôpitaux.
Patrick Bouet a aussi tenu à donner le point de vue de l’Ordre sur la fin de vie. Il a rappelé son soutien à la loi Léonetti en l’état, « elle peut répondre à un grand nombre de situations » et réaffirmé qu’impérativement « la collégialité doit présider à la décision ». La posture est claire également sur l’euthanasie « c’est une ligne que nous ne franchirons jamais. (...) L’ampoule de curare n’est pas dans le contrat qui lie le médecin à son patient ». L’Ordre se dit d’ailleurs prêt à témoigner si on lui demande lors du procès en appel de Nicolas Bonnemaison.
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