D'une seule voix, dès la fin de semaine dernière, l'ensemble des organisations syndicales de praticiens libéraux ont appellé la profession au soutien et à la solidarité envers les populations vivant en Ukraine ou réfugiées, notamment les soignants.
Alors que l'OMS a confirmé qu'au moins un hôpital avait été pris pour cible par les frappes russes, les six syndicats médicaux représentatifs (CSMF, MG France, Avenir Spé-Le Bloc, UFML-Syndicat, SML et FMF) ont voulu affirmer ensemble « leur solidarité aux soignants ukrainiens qui exercent leur métier dans des conditions terriblement difficiles en ces temps de guerre ». Par ailleurs « très émus par la situation en Ukraine », ils appellent « les belligérants à respecter l’ensemble des soignants ainsi que les structures hospitalières ».
Les médecins français « se déclarent prêts à apporter leurs soins gratuitement aux réfugiés ukrainiens et à leurs familles », ajoutent les organisations syndicales qui promettent également de se mobiliser pour collecter et apporter médicaments et matériel médical sur place. Dans un autre communiqué, le président du Syndicat des médecins libéraux (SML) invite en outre la profession à venir en aide aux Ukrainiens « dans le cadre des initiatives prises par le Comité permanent des médecins européens ».
L'UFML-S suspend sa grève du 10 mars
Pour sa part, l'Union française pour une médecine libre (UFML) a décidé de suspendre son mouvement de grève progressive de la permanence des soins dont le point d'orgue devait se tenir, ce jeudi 10 mars, sous la forme d'un arrêt d'exercice de l'activité. Une « décision responsable » prise en raison « du conflit armé aux portes de l’Europe touchant violemment le peuple ukrainien et nos confrères médecins et soignants qui œuvrent sans relâche malgré les bombes ».
Dès le 1er mars, le patron de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, avait affiché la solidarité de la communauté hospitalière avec le peuple ukrainien et les soignants de ce pays.
La communauté hospitalière se tient prête, aux côtés des autorités nationales françaises, à se mobiliser pleinement pour des actions de #solidarité avec le peuple ukrainien et de #soutien aux #soignants de ce pays. #Ukraine #UkraineInvasion https://t.co/g5dNgsqWrm
— Frédéric Valletoux (@fredvalletoux) March 1, 2022
Pas en reste, l'Ordre national des médecins s'est exprimé pour apporter « tout son soutien aux soignants ukrainiens et internationaux mobilisés dans des conditions extrêmement difficiles » et appeler surtout à ce que « les principes internationaux de neutralité médicale et de respect des droits humains » soient observés par tous les acteurs de cette guerre. « Les bombardements par l’armée russe d’hôpitaux ukrainiens, que nous condamnons fermement aux côtés de l’ensemble de la communauté médicale internationale, nous inquiètent au plus haut point », se désole l'institution ordinale.
Donation ordinale de 150 000 euros
Et pour soutenir la communauté médicale ukrainienne, le Cnom, en coordination avec le Comité permanent des médecins européens (CPME), le Forum européen des associations de médecins (EFMA) et l’Association médicale mondiale (AMM), a décidé d’une donation de « 150 000 euros ». Elle sera gérée par l’AMM, qui collectera tous les dons reçus et les redistribuera aux Ordres des médecins polonais et slovaques, avec qui le Cnom a pris contact. Ce dernier annonce aussi être mobilisé pour venir en aide aux médecins ukrainiens qui choisiraient la France comme refuge.
Ces déclarations interviennent alors qu'une chaîne de solidarité médicale a commencé à se mettre en place, dès la semaine dernière. Elle n'a cessé de se prolonger depuis. Ainsi, par exemple, un convoi routier est parti samedi depuis le CHU de Lille vers l'hôpital de Lviv en association avec Aide médicale caritative France Ukraine.
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