Prédire la fréquentation aux urgences grâce à l'intelligence artificielle (IA), on pourrait croire l'idée sortie d'un roman de Philip K. Dick, mais il n'en est rien. Le projet existe et il est porté par... l'agence régionale de santé (ARS) Île-de-France.
Avec une activité en hausse de plus de 9 % en 2016 pour un total de 3,6 millions de passages, les structures d'urgence de la région francilienne ont la tête sous l'eau. Pour réduire la pression, l'ARS lance un programme ambitieux : développer un outil de prédiction des soins non programmés à disposition des professionnels des urgences afin d'optimiser l'organisation et la mobilisation des ressources.
Comment ? En croisant les données de santé observées − issues des services d'urgences, des centres 15 ou des pompiers − avec d'autres facteurs déterminants comme les événements climatiques (Météo France), les pics de pollution (Airparif), les phénomènes épidémiques prédictibles (grippe, bronchiolite) ou encore les rencontres sportives, les mouvements sociaux ou les vacances scolaires. « On va pouvoir déterminer un risque de consommation de passages aux urgences permettant de prédire les flux », détaille le Dr Axelle Menu, médecin de santé publique au sein de l'ARS francilienne, membre du comité de pilotage. « L'enjeu du projet est de changer la culture des urgences basée trop souvent sur la réaction plutôt que sur l'anticipation », ajoute le Dr Romain Hellmann, urgentiste à l'hôpital Bichat (AP-HP) et lui aussi membre du comité de pilotage.
Difficile de définir avec précision les indicateurs que l'outil final sera capable de fournir. Un « atelier d'idéation » et un « datathon » continu de 72 heures sont prévus en 2019 pour développer un prototype. Les deux copilotes espèrent une mise en service dans le courant de 2020. Une chose est sûre, l'ARS – qui a signé un chèque de 250 000 euros pour son développement – sera propriétaire de l'outil... qui sera mis à disposition gratuitement des professionnels de l'urgence et des directions des établissements.
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